J’ai mis quarante ans à m’y rendre, enfin presque, je n’avais jamais trop le temps, et quand je l’avais, ce n’était pas le moment.
De cette Occitane qui me permettait de survivre lorsque le mal du pays de ma Provence me prenait dans n’importe quel endroit où je vivais, je n’entrevois que les souvenirs olfactifs.
Juste fermer les yeux, et entrer dans le Marina Mall d’Abu Dhabi. J’entrais, les yeux fermées dans la boutique, juste pour me dire que j’étais un peu dans mon Luberon, que j’étais de retour à la maison, avec une crème pour les mains ou un savon, je faisais le voyage dans l’instant même, j’étais à Vinon.
De Paris à Dubaï, tant de villes ont leur Occitane, tant d’Occitane m’ont aidé à combattre la saudade.
25 kilomètres me séparent de l’usine. Et je n’y avais jamais mis les pieds. En ai je vraiment besoin quand je suis en Provence ?
Les belles heures de la fin des années 70 et du début des années 80 , les bouchons de bois m’ont fait faire un voyage dans le temps, je m’en suis souvenue en les voyant aujourd’hui en visitant le musée, puis plus tard en redécouvrant les bouteilles en alu. Qu’est ce que j’ai pu tanner ma mère sur le marché de Forcalquier parce que j’en voulais, je les voulais et tout de suite, et ce parfum Orange Canelle qui sent encore pour moi l’hôpital où j’ai séjourné de longues semaines et qui me rappelle tant de bons souvenirs, parce que les hôpitaux ce n’est pas toujours triste, j’étais vivante et je sentais la magie des parfums.
Ce parfum mimosa de l’Eau d’Azur qui n’existe plus et qui me manque encore aujourd’hui, il est synonyme pour moi de maternité, d’une petite fille solaire.
Il y a des entreprises comme cela qui font partie de ma vie, de nos vies, parce qu’elles ont sillonné de leurs fragances à nos côtés, l’Occitane fait partie de ma vie, même si Fleurs de Cerisiers me rappellent la réanimation et si le parfum Verveine était le préféré de mon cousin suisse qui s’octroyait une halte à la petite boutique de la Tour d’Aigues chaque fois qu’il venait en France, ce ne sont jamais de souvenirs tristes.
J’ai visité l’usine aussi aseptisée qu’un laboratoire, j’ai humé les senteurs, j’ai baladé dans le jardin, et j’en suis revenue, comme à chaque fois, avec un cadeau, c’est ça aussi l’Occitane, c’est ce besoin d’offrir aux autres.
Je vous remercie pour tout monsieur Olivier Baussan.
Merci à vous pour ce voyage extraordinaire.
Il y a des jours comme ça où j’adore être au travail.