Indian Song

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DSC_0112 J’aime retrouver au fond d’un carton, des textiles oubliés, celui ci me rappelle les messieurs indiens que j’ai cotoyé pendant trois ans, Monsieur Anil qui m’expliquait qu’en Inde, la pauvreté est telle, qu’il est obligé d’acheter à crédit un crayon, un cahier, un tee shirt. Et je le vois sourire de ses dents éclatantes, éclater de rire en voyant mes filles faire des bétises, je le vois hurler de bonheur car l’Inde est championne de cricket, je l’entends parler indien au téléphone et j’écoute les doux sons que je ne comprendrais jamais, je le regarde lire son journal, une si belle typographie qu’elles sont pour moi des oeuvres d’arts.

Je vois Monsieur Alan, passer le balai dans le couloir immense en marbre blanc, je le vois prendre son petit déjeuner, le plier dans un serviette de papier, pour plus tard, me disait il, je le vois nourrir les tortues en éclatant de rire, je le vois emporter comme un trésor immense, le petit oiseau mécanique pour son fils, les ciseaux cigognes en argent pour sa femme, je l’entends me parler de son enfant qui a deux ans et qu’il n’a pas vu depuis 18 mois. Je l’écoute chanter.

Je vois Monsieur Harris, préparer le mariage de sa soeur, avoir peur du chien, et m’interdire de sortir en chemise, parce qu’il fait terriblement froid, un petit 20°C d’hiver. Et ils me manquent tant, chacun à leur manière, leur souvenir n’arrive pas s’estomper dans ma mémoire. Ils sont si présents que j’ai l’impression que je vais les voir à chaque instant. Ils étaient ma famille durant cette parenthèse qui a duré des mois.

L’un était hindouhiste, l’autre était chrétien, le troisième était mulsuman, et que se soit L’Eid, Noël ou Divali, nous fétions tous tous ensemble et c’est pour cela que lorsque je touche ce bout de tissu, brodé souvent maladroitement un immense sentiment m’assaille, la nostalgie, le manque, la tristesse, et la tendresse … je ne sais plus … peut être un jour … Inch Allah.

Et je serre très fort bébé Dieu contre moi.

Et ce matin, dans la nouvelle maison, j’ai fait brûler de l’encens … du vrai ….

 

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Vous avais je déjà dit que j’étais Marseillaise ?

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On a beau s’exiler aux Zémirats, on a beau courir les grèves et le monde, quand on est né aux Portes de l’Orient, on est programmé génétiquement pour ressentir l’histoire au fond de ses entrailles, on ne devient pas marseillais, on l’est, c’est un état d’esprit, un fait établi et toutes les « plus belle la vie » du monde n’y changeront rien. « Marseillais un jour, Marseillais toujours ».

Je me suis toujours sentie chez moi, dans le kitch et les roulottes, bercée depuis mon enfance par les Saintes Maries de la mer et le boumian de la crêche…. Je me sens à chaque fois un peu gadjo un peu gitane, je me sens juive et orthodoxe, vaudoise et catholique à la fois et musulmane dans mes gestes, mes passions et mes larmes. C’est la force du bassin méditerranéen, être baignée non par la mer, mais par une histoire et une cuisine orientale, slave et celte quelquefois. On peut aussi bien danser le Flamenco avec des robes à pois rouge, que de se vêtir d’une austère robe noire corse. Tumultes de civilisations,tumultes de cultures, port de commerce depuis l’antiquité, pour moi être née à Marseille, c’est être citoyenne du monde, avoir l’âme vagabonde, en retrouvant dans ma mémoire génétique, les marchands de tapis, les santons napolitains, les Ex Voto à la Bonne Mère et à Sainte Sara, l’odeur des épices, et les ors de kaftans, les pêcheurs sur le vieux port, les cris des vendeurs du marché de la Plaine. C’est magique quelques parts comme un rêve et c’est ce que j’aimerais qu’il transparaisse au travers de mes ouvrages, au travers de mes écrits.

Marseille, ville née d’un amour, l’amour d’une fille pour un beau marin. Marseille, la ville sirène, lorsque l’on part, lorsque l’on arrive, la première chose que l’on voit, c’est Elle, la Bonne Mère, parée d’ors dans la lumière d’un ciel éclatant, et moi la mécréante, c’est Gyptis que je vois attendant son marin, et Elle m’a rappelé à chaque fois que je suis partie, comme une vieille maîtresse que l’on n’aime plus, mais qu’on ne peut se résoudre à quitter. Elle ensorcèle, Elle exaspère, Elle est coléreuse, c’est Marseille.
Quelquefois ma mère, ne retrouve plus sa ville, quand elle « descend » à Marseille, elle revient avec le bourdon, elle a le bourdon, un insecte si gros que c’est presque un cafard. Quand tu passes par La Rose et Frais Vallon, le Merlan, y a de quoi se prendre la bouffaride, la grosse bouffaride, c’est défiguré par les constructions et la misère en prime qui t’assaillent et te rendent malade devant ton impuissance. Moi ça ne me choque pas vraiment, j’ai toujours connu comme ça, ça date des années 60 70, mais pour ma mère, ce n’était que campagnes et propriétés de « gens riches » à l’époque, des vergers et des potagers, où le centre ville allait se ravitailler. Marseille était un village où tout le monde se connaissait, elle est née à Marseille, de parents nés à Marseille, ce sont ses grands parents qui étaient italiens. Son Marseille à elle c’est celui de Pagnol et de Raimu, de César, Fanny et Marius, celui là nous on ne l’a pas connu, et nous ne le connaîtrons jamais. C’est celui de ma grand-mère paternelle, devant Paris Pneus, rue Rabatau, en train de taper la causette avec tous les voisins, ce sont les papés du quartier descendant leur chaises dans la rue et refaisant le monde, les soirs d’été, c’est Mamé me ramenant du Rouet au Stade Vélodrome à pied, c’est la promenade estivale du soir de l’Obélisque à David (le premier homme nu que toutes fillettes marseillaises découvrent). C’était la ballade au Vallon des Auffes, en partant du Prophète jusqu’au Catalans. C’était le cabanon aux Goudes qui s’appelait les Amis, et la barcasse qui elle portait le nom de l’Amitié, avec laquelle mon père, « grand navigateur » partait pêcher la bouillabaisse cuite à l’eau de mer, c’était la pizza de chez Paul, et les consignes de la Limonade Phoenix qui nous permettaient d’acheter de la biberine ou du coco. Ce sont les calambos et les gobis que je pêchais seule à la Maronaise (c’est aujourd’hui le coin de la jet set marseillaise), la plongée sous marine avec mes parents, qui attachaient un lien à ma bouée et plongeaient chacun leur tour, pour ramener poulpes et soupe de roche, le trident fait avec un bâton et une fourchette, c’est l’institution Prado Paradis Roucas, Cluny Sion et Jeanne d’Arc où nous apprenions à parler pointu en latin et en grec avec les Mademoiselles Guichard et où nous ressemblions à une envolée d’oiseaux bleu marine, quand nous courions dans la campagne Pastré pendant les retraites, les cours de karaté au centre social, le patronage avec les « pestacles » de fin d’année, les courses de vélo sur le Prado, et les fiers voiliers insubmersibles du Parc Chanot qui me semblait si grand si grand, les poupées chinoises et polonaises de la Foire, inévitable évènement. La Foire aux santons et les santons à peindre avec mon grand père, chaque année un peu plus, et chaque année un peu mieux peints. Marseille c’est le commissaire N’Guyen cavalant sur les toits des immeubles après un voyou, un flingue à la main, et que nous regardions bouche bée en sortant de l’école. C’était son Marseille ………et un peu le mien. Mais ce n’est pas celui des Marseillais d’aujourd’hui, et ces souvenirs là, même si certains se les approprient pour se rendre intéressants, comme si des souvenirs ça pouvaient rendre intéressants, ils sont à moi.
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Ce texte est un hommage à mon arrière grand mère Joséphine dit Bepenelle, poissonnière du syndicat des poissonnières à Marseille, avec son panier, sa balance romaine, son jupon de piqué, ses bas violets, elle officiait aux Halles Delacroix, forte en caractère, le péjoratif de « hurler comme un poissonnière » est devenu pour moi une qualité celle d’avoir su s’imposer dans le monde macho et difficile du début du siècle dernier. Femme infatigable et tenace, elle a travaillé jusqu’à son dernier souffle pour subvenir aux besoins de sa famille. Je lui rend hommage comme à toutes les marseillaises qui méritent de l’être.

Ecrit sur un forum en 2009

Ail, Hammour et Tradition …..

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Mercredi des cendres, c’est à dire hier ….

8h00 PM, retour de l’entraînement du rugby …..

et regardez Ze French China Clock ….. heure de passer à table ….. ;-)

Mais pourquoi me direz vous, passez à table si tard dans la soirée ?
Pourquoi ne pas se contenter d’un burger pris sur le chemin du retour ?

Un burger, le mercredi des cendres, alors que Monsieur ZaZa est trop déprimé, parce que tous ses copains des « charretiers du Sud Luberon » sont en train de finir de manger le sempiternel et traditionnel Aïoli du mercredi des cendres …. chez le très grand et célèbre cavalier voltigeur de France, Jean Charles dit Charlie ….

Quoi, qu’entends je ? Le mercredi des cendres, on mange l’aïoli, mais pourquoi Mazette ?

Parce que dans le Sud de la France, le mercredi des cendres est un jour chômé …. payé ou non payé, un jour de vacances ou pas, un RTT obligatoire offert par la maire ou le patron s’ils sont provencaux. Personne ne travaille ce jour là … (à part quelques estrangers pas du tout au parfum) et pourquoi ?

Parce qu’on mange l’aïoli,

vous imaginez vous un peu, l’haleine de serial killer du trois quart de la population, pendant les réunions, chez le toubib, à la banque, au marché ….. les dentistes même s’ils ne sont pas provençaux ferment leur cabinet afin de survivre à cet après midi là !!! Faut pas avoir un malaise à Marseille après 14h00, nos héros les pompiers vous assomment en vous faisant le bouche à bouche …. ou vous réaniment juste en vous parlant ….

Où en étais je ?

Oui, alors je disais, rater un mercredi des cendres des charretiers, c’est comme rater la FIAC pour un directeur de galerie d’art, rater Aigu’illes en Luberon pour une quilteuse ;-), rater la finale de la coupe du monde de football ou du tournoi des 6 nations, un grand Prix, ou même Noël, c’est indécent, incommodant et vous laisse un goût de non accompli durant une année entière ….. c’est comme ça et ce n’est pas autrement

Alors pour que Monsieur ZaZa se sentent moins seul devant les aventures du beau Mc Garret et de la jolie Kono en version originale in the text …. Mamzelle ZaZa a fait l’aïoli, un aïoli sommaire, mais un aïoli …

Un travail d’équipe je vous dis ….

MamZelle Zaza, reine du piano, pratiquant la délicate opération de faire bouillir légumes, poisson, oeufs et crevettes ….. le plus difficile étant de saler avec parcimonie le tout …. exercice de haute voltige, vous n’en doutez pas (je vous rappelle qu’il faut une belle dose de professionnalisme pour y arriver et être un excellent cuisinier ).

Monsieur ZaZa montant l’aïoli !!!

Et voilà comment la famille Zaza a réussi à perpétuer la tradition séculaire, chrétienne et provençale, de débuter le carème selon les coutumes (enfin celles de ZaZa), au coeur du Moyen Orient.

(quand je pense qu’ici ou ailleurs on te fait tout un plat, un ramdam avec le ramadan, nous c’est pendant 40 jours qu’on ne doit rien bouffer, et en plus même pas la nuit ……..).

PS :

Le problème aux Zémirats, c’est de trouver de la merlusse salée et séchée ………
Impossibeulllllllllllll …. alors

je vous présente mon Aîoli, plein d’Ail (chinois) d’Hammour (gros poisson sympathique mais pas assez salé d’ici), et des Légumes importés d’on ne sait où … et un vin rosé de Toscane (on fait avec ce qu’on a OK ….)

(c’est quoi çaaaaaaaaaa ? Dit la blonde de moins de 7 ans, génétiquement programmée celte … de l’aïoli, ma chérie – Beurkkkkkkk, je peux avoir juste les pommes de terre et du beurre salé…. Mam !!!! Il y a encore du boulot pour la coloniser celle là !!!!)

« Autour d’un aïoli bien embaumé et roux comme un fil d’or,
où sont, répondez-moi, les hommes de Provence qui ne se
reconnaissent point frères?

Frédéric Mistral

Bon ben, je ne vous embrasse pas, z’êtes d’accord, non ?

Le choc des cultures n’est pas forcément un choc entre les cultures de deux pays (proverbe du Luberon)

Sur la route de Sharjah, lever de soleil, rugby et Sand Storm

Classé dans : Nostalgie, vie, ZaZa's Family | 0

Mon petit bout contre des piliers de 10 ans, non non ce n’est pas l’arbitre en jaune, et une envolée de mélée.
Nattes au vent ….

Et qui dit vent, dit en 10 minutes une extraordinaire tempête de sable .. et une heure après reprise du tournoi.

C’est vraiment le matin à l’aube que j’ai vraiment l’impression de vivre sur une autre planète… ou dans un film de science fiction .. ça m’impressionne à chaque fois, des images qui m’inquiètent et que j’aime

sur la route entre Dubaï et Sharjah, un lever de soleil …

Bon bout d’an ….

Cette année va se terminer, je vous souhaite à tous un bon bout d’an comme on dit chez nous, que les quelques heures qui nous séparent de 2011 vous soient douces et festives.

Je voulais vous remercier tous ceux qui viennent me rendre visite virtuellement aux Zémirats, qui veulent bien entrer dans mon monde d’exilée. La famille, les proches, les amis, les anonymes quelquefois, merci à ceux qui viennent de temps en temps fouiner dans ma bibliothèque. Celà veut dire que je ne suis pas si insignifiante que ça, quelquefois ;-)

Je voulais aujourd’hui, vous remercier de votre amitié, d’avoir bien voulu partager des cafés virtuels tout au long de cette année, de m’avoir soutenu dans les moments difficiles, et d’avoir été là pour les délires …. j’ai vu qu’il était de bon ton en fin d’année de créer des rétrospectives, j’ai vu ça à la TV, pas de bétisier de Zaza ce serait trop long …. et ce blog entier est un bétisier.

Alors ce matin, en ce dernier jour de l’année, je voulais vous offrir les cafés, les Georges si amicaux de ma voisine, amie, copine Stéphanie, ceux que chaque matin pendant quelques semaines je vous ai préparé pour être moins seule, loin des miens …

Alors un petit film rétrospective des Georges du matin, sur une merveilleuse chanson.

Rispondi mi de I Muvrimi, parce qu’à chaque fois vous m’avez répondu OUI.

A l’année prochaine, et que ce bout d’an reste de merveilleuse heures en compagnie des gens que vous aimez et si vous êtes seuls, je vous offrirai bien volontiers un café … et puis comme dirait mon père, l’ours du Luberon, grand sage…. ca ne change rien à ma vie que se soit le 31 décembre, demain ce sera la même chose, il faudra que j’aille nourrir les chevaux après avoir bu mon café ;-), Honorin et Doudou ils s’en battent …. les c………………es du réveillon.

Alors à demain pour une année toute neuve
Ca me fait penser que je ne sais toujours pas ce que l’on va manger ce soir ……. ni dans 10 minutes d’ailleurs, il est presque midi ici.

Jardins Secrets ….

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Quand on habite au milieu d’une immense ville, on a besoin d’un tout petit peu de campagne et d’un tout petit peu de rêves, alors quand un oiseau tape à votre fenêtre, c’est vos souvenirs qui reviennent alors un tout petit coin de verdure au milieu du désert … un tout petit jardin secret au coeur des building et des gratte-ciels.

C’est sur la Bastidane.

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C’est reparti pour un tour ….

Classé dans : Luberon Provence France, Nostalgie | 0

Gare TGV d’Aix en Provence, 13H30, direction Roissy, chargés comme des baudets, j’ essaye de ne pas réfléchir. La Toire et Maossi sont heureuses de prendre le train, et sont limite intenables. L’ours du Luberon, Mamillon et Mamy Claire sont au rendez vous pour agiter leur mouchoir sur le quai… on va dormir une nuit à Roissy et ensuite la grande aventure.
Pour l’ours nous devenons des apatrides, des sans terre et … en un mot des expatriés, on dit beaucoup de bétises pour éviter de pleurer, et la loco demarre.
Bien sûr que Moïra est du voyage, la famille ne serait pas vraiment la famille, sans la Mô, enfin.