Secouer sa nappe

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Il suffit de peu quelquefois, d’une nappe tâchée, que l’on met à laver puis à sécher, et quand le ciel s’assombrit on la rentre et on la plie délicatement … et puis on détaille ….

 

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Une femme cheveux défaits, un homme qui la regarde, une femme non voilée ….

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et la cité d’Ispahan vous bondit à la gueule, et le sourire des messieurs iraniens vous reviennent en mémoire …. ceux qui dormaient la nuit dans les dow à même le pont des bateaux enroulés dans ces nappes … ils travaillaient 20 heures par jour.

et Port Zayed me revient en mémoire, et l’odeur du souk iranien me saute à la gorge …. je suis là bas, et plus rien ne m’empêche de revenir …

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et je regarde le coucher de soleil sur la ville, c’était le 14 février 2011

 

 

Mon petit coin sacré

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Ils sont mélanésiens mes bénitiers, ils viennent du caillou, ils viennent de ces iles les plus proches des dieux. Chez les Kanaks, on ne conçoit pas le pays sans les hommes vivants ( clans, lignages … ) ou morts (ancêtres, esprits…)  qui l’habitent, ni sans les animaux, plantes et minéraux de toutes sortes qui le peuplent également. La nature est inséparable de l’homme, chaque pin colonnaire représente un humain, et les bénitiers plantés et disséminés dans la forêt ouvre la porte aux esprits, et marque un lieu sacré, un lieu tabou. Sur les iles, il existe l’homme, et il existe les êtres mi-hommes, mi-esprit et les êtres surnaturels les esprits (ce sont les ancêtres, les esprits, les génies), l’homme habite les espaces socialisés, le mi-homme,  les zones de pêches, de chasse et de cueillette, et l’être surnaturel vit dans les forêts profondes, la brousse, les sites sacrés. Ils existent les dieux gardiens, chez les Kanak, la terre a son dieu, les montagnes ont des dieux gardiens. Ils interviennent en tout dans la vie des hommes, ils interviennent dans leur vie, dans celles des animaux et des plantes. Il y a les génies, certains sont sourds d’autres plus aptes à écouter les hommes, et ainsi ceux qui entendent permettent la magie des cultures. Et quoiqu’il se passe, la distance entre les uns et les autres est tout à fait relative, puisque les vivants communiquent avec l’au delà et tirent de cette communication avec les entités, leurs forces et leur origine.

« Mais tout d’abord, il faut le dire, que les productions de la terre, et les productions de la mer, font partie de nos Bao ancêtres. C’est grâce à eux si les récifs et les terres nous donnent leurs produits en abondance. C’est grâce aux Dieux de la pierre à poissons, à ignames, à taros, à bananes, etc. Et c’est grâce aussi à ceux qui ont posé les interdits en priant leurs dieux ancêtres à travers leurs précieuses pierres. » (Görödé, 1979 : 109)

 

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Alors j’ai rajouté quelques pierres à prière aux côtés des bénitiers,

pour communiquer avec l’invisible à ma façon, comme chaque année.

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« Cette vision associe nature et surnature puisque tout espace laissé en état de ‘‘nature’’, c’est-à-dire non aménagé, non attribué et qui n’a fait l’objet d’aucune occupation antérieure connue, est considéré comme investi par des entités tutélaires souvent identifiées comme des émanations de Ndranahary [dieu-Ndranahary]. La nature est un sanctuaire peuplé de puissances invisibles auxquelles on attribue des caractères, des pouvoirs et des noms particuliers selon les régions. Ces croyances impliquent de fait qu’il n’existe aucun endroit ‘‘sans âmes qui y vivent’’, l’individu désirant aménager une terre, se l’approprier ou simplement ‘‘côtoyer’’ un espace, c’est-à-dire y effectuer une activité de chasse, de cueillette, de pâturage ou de pêche, devra se conformer à un rituel de conciliation avec les entités tutélaires du lieu afin d’acquérir leur assentiment et se prémunir de leur courroux. La construction d’un territoire et l’extension de l’activité de l’homme se réalisent donc par un empiètement continu sur le domaine des génies de la nature. Un empiètement qui, accompli sans procès et sans l’ultime précaution de laisser certains espaces en état de ‘‘réserve’’, convergerait à la rupture des équilibres. »

Sophie Goedefroit

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A ma fille, native du caillou, pays sacré, toi qui a durant ta première année sur terre a été élevée aux taros, aux poingo et à l’igname,  si tu as le temps

Lis ceci

Cadeau de la vie

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Comme dit Sophie, lorsque quelque chose de magique lui arrive.

Un proverbe mauritanien dit

« Il faut avoir le cou aussi long que la girafe, afin que la parole puisse prendre son temps avant de jaillir ».

C’est chez Sophie que j’ai rencontré Ahmed, conteur mauritanien. Ahmed est un géant, un géant Maure, la parole prend son temps pour jaillir,  un géant au sens propre comme au sens figuré du haut de ses deux mètres, il vient à vous le coeur dans la main, entouré de rires et de mots magiques.  Il raconte la sagesse mauritanienne. Secoué, bousculé comme nous tous de tant d’horreurs dans le monde et dans nos pays, il écoute les anciens, et la tradition orale se perpétue. Son islam est celui que j’ai connu quand je vivais ailleurs, sa religion est un monde de paix.

Et de contes en contes,  de poèmes en proverbes, j’ai voyagé en Mauritanie, ce pays deux fois comme la France avec moins de 4 millions d’habitants, un pays où le Sahara est le désert du Petit Prince, un pays où l’eau est le bien le plus précieux.  J’ai croisé une jeune fille amoureuse, un roi à qui on avait tué son coq par envie et jalousie, des souris qui voulaient se débarrasser des chats, le plus grand couturier du monde et un chat qui avait élevé une cigogne. Des contes qui font grandir des proverbes qui confortent et réconfortent.

Une soirée que j’ai finie bien tard, bien après sa fin officielle,  à l’heure où le soleil se lève presque, assise par terre, buvant du thé à la menthe, et écoutant les histoires de Ahmed, comme si j’étais dans le désert sous la khaima, j’ai fermé les yeux, j’ai puisé l’eau au creux des montagnes, et j’ai prié le ciel pour que la pluie arrive, moi la sans dieu, une soirée que j’aimerai que tous ceux qui prônent la tolérance mais ne l’appliquent pas puissent un jour découvrir. Et j’ai fermé les yeux dans ma méharée immobile.

Merci Ahmed, merci Sophie, pour ce moment de bonheur absolue, pour cet instant de complicité et d’amitié,  pour cette bulle de tolérance et d’espérance, merci de votre invitation.

Je vais me faire un thé rouge d’Abyssinie :-)

 

« Bâtissez de vos rêves une retraite dans le désert, avant de bâtir une maison dans l’enceinte de la ville. »

Je retournerai dans le désert.

 

 

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L’été de la Princesse des Petits Riens – Broderie Poétique – Nathalie Locquen

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On imagine quelquefois que nos petits riens ne servent à rien, et puis un jour, ils reviennent à la surface et deviennent un ouvrage, puis deux, puis un livre entier ….  de la Camargue, à la Bretagne, des Montagnes des Alpes  aux champs de fleurs de mon Luberon, du jardin de grand mère à cette si belle ville qu’est notre Capitale, ils sont nés de fil et soie, de laine et coton.

J’ai le bonheur de vous présenter  Broderie Poétique, l’Eté de la Princesse des Petits riens …..

A feuilleter ici

 

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Dans le campement

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Pendant la foire du roy René, il y a aussi les animaux qui s’ébattent dans le campement …. canard, poule, cochon …. j’ai un faible pour les poules Padoue,

leur propriétaire était intarissable sur ces petites poules d’ornement, bonnes pondeuses et surtout quelquefois aux plumes frisées.

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Saturnin

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Mes deux filles  (Aïe pas sur la tête ……)

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Polly et Cadichon …

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Ce serait bien mon style de faire manger des petits cochons dans de l’argenterie ……

Ca donne envie, mais je préfère m’abstenir, j’ai déjà une belle ménagerie à la maison, une ménagère aussi d’ailleurs ;-)

Bonne journée à vous.

La Foire du Roi René

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Finalement la pluie de dimanche s’est lentement éloignée, pour faire place à un soleil printanier, lourd et orageux, mais un ciel digne du Roi René. A quelques kilomètres de la maison (15 minutes en voiture) se tient un village peu commun Peyrolles, et c’est dans ce village que durant deux jours, le monde vit à l’heure médiévale …. et nous avons vécu au rythme de notre Bon Roi René.

 

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Les glycines ont fait écho aux couronnes de fleurs des dames de jadis …

 

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Des lépreux un peu mendiantsDSC_0025 DSC_0026 DSC_0027

 

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des chevaliers

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des archersDSC_0030

 

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de gentes dames et de petites sorcières

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des gueuses …

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des « droles » de damoiseaux, damoiselles … ;-)

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des tenues pour barbies médiévales, des guerrières les dames du temps jadis …  Henin, épée … et couronne ….

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des troubadours …

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des herboristes.

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des forgerons

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des vanniers …

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des saltimbanques …

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des marchands ..

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des êtres fantastiques …

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des forgeronnes très modernes ;-)

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le ciel bleu …

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les gargouilles qui se sont animées ….

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pendant que les êtres des champs se jouent de nous ….

 

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les gargouilles s’envolent …

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Dame Gargouille est sublime …

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et dans le camps … Découvrir le bon roi …

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le Roi René …

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se parer de mille bijou, découvrir une Padoue frisée ….

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Essayer d’atteindre, les joutes et les chevaliers …..

 

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et repartir la tête pleine de rêves et d’inspiration …

Ballade textile dans le Beaujolais

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Lever de soleil sur l’autoroute à Cavaillon, nous partîmes 50 et nous arrivâmes 50, après trois heures de papotages effrénés dans un car affrété par France Patchwork ….

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j’ai pris peu de photo, et j’en ai raté beaucoup, et comme je suis une tête de linotte, j’avais oublié à la maison, ma batterie de rechange, donc j’ai arrêté mon reportage faute d’énergie …..

J’en suis encore désolée ….

J’ai rencontré des connaissances, que du bonheur, j’ai aimé les expositions qui étaient d’une grande diversité, j’ai travaillé, recruté, rétabli des vérités et beaucoup ri … et j’aime ça.

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Bien limité mon reportage et j’en suis vraiment dépitée …. mais je suis revenue dans mon Luberon, toute percluse de douleurs, mais gonflée à bloc, un moral d’acier et une envie fabuleuse de continuer à faire exposer les talents.

Je vous laisse, je vais ranger mon atelier, il est temps que je me remette à travailler.

Jardinière d’étoiles chez les Improbables

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Chez les Improbables, il existe un métier très intéressant, celui de jardinière d’Etoiles, là on parle de vraies étoiles celles qui sont dans le ciel, pas des étoiles qui s’incrustent sur les manches des messieurs très sérieux, pour faire pousser des étoiles sur les manches de leur veste, c’est très facile, il suffit d’être jeune et jolie, muette et souriante, de faire un bon café et surtout de se souvenir si le porteur de la veste prend un ou deux sucres dans son café et lui porter en trottinant sur des talons hauts perchés.

Non, non, le métier dont je vous parle est des plus difficiles, il faut des compétences hors normes, il faut le matin dès l’aube, s’armer de patience. Attendre doucement que le jour se lève et surprendre dans le début de leur sommeil, les étoiles filantes qui se sont accrochées dans les arbres après avoir exaucé les voeux des humains, elles sont tellement fatiguées, qu’elles ont peine à lutter contre la somnolence. Elle risque leur vie à chaque fois. On ne peut les laisser s’éteindre, alors la jardinière d’étoiles, les cueille doucement, les fait entrer dans la maison, et leur propose de se restaurer, les étoiles filantes se nourrissent de peu, de quelques perles ou de paillettes oubliées dans une boite à couture. Ainsi les étoiles reprennent des forces pour repartir à la nuit tombée dans le firmament. Certaines ne repartent plus, elles préfèrent rester au coeur de la maison, et ainsi raconter quand elles ont l’humeur bavarde, quelles sont les plus jolies demandes qu’elles aient entendues.

 

 

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Prêts à postuler ?

Ce sera demain sur mon blog sérieux