Je me suis promenée sur mon petit bout de terre, j’ai regardé, dans un instant de sérénité.
J’ai regardé le matin qui s’ouvre à moi, est une belle page à écrire, j’ai pensé avec détachement à l’horreur du monde, ces horreurs qui font que je vis dans l’inquiétude permanente, et si une bonne fois pour toutes, la dernière je m’en foutais un peu de tout ….
Si j’oubliais la connerie totale de provocation inutile dans un été qui ressemble à une poudrière, si j’oubliais que dans des pays que l’on pensait hors d’atteinte, on meurt de faim au point de manger les animaux des zoo, si j’oubliais que l’esprit du sport est bien mort dans des hurlements honteux qui ne reconnaissent même plus la grandeur d’âme et la supériorité physique d’un homme, si j’oubliais que des gens veulent s’approprier le domaine public, si j’oubliais l’image de ce petit garçon choqué par les bombes sous le ciel de Syrie, si j’oubliais qu’au 21ème siècle on voit encore des nouveaux nés abandonnés dans des poubelles, si j’oubliais que des êtres créés par un dieu que je ne connais pas, commettent les pires exactions, si j’oubliais que les lois françaises sont bafouées tous les jours, que certains confondent liberté égalité fraternité avec individualisme flattant leur petit ego, si j’oubliais que les médias contournent les vérités en propagande incohérente, si j’oubliais que certains parlent des droits de l’homme en bafouant ceux des femmes, si j’oubliais que le monde est malade et en pleine régression, si j’oubliais la vénalité et les ambitions pathétiques de personnages prêts à tout pour réussir dans un domaine dérisoire, si j’oubliais les vanités et les jalousies qui jalonnent la route de tout un chacun, si j’oubliais les virus d’un autre siècle qui apparaissent et s’installent au creux des cerveaux, si j’oubliais que des apprentis sorciers jouent avec le feu en permanence, si j’oubliais tout ça une bonne fois pour toutes, si j’oubliais la misère et la pauvreté, le chômage et l’exclusion … si j’oubliais que le monde ne s’aperçoit pas qu’il est train de changer ….. si j’arrêtais de regarder avec une longueur d’avance sur mes contemporains, peut être que la vie serait plus facile. Et s’ils arrêtaient de vouloir nous faire retomber dans l’obscurité.
Alors ce matin, j’ai décidé d’oublier, de gommer de ma mémoire, l’ignominie et la terreur, et juste vivre sur mon lopin de terre en protégeant les miens et en ouvrant mes livres, l’inculture est la mère de tous les maux.
Belle journée à vous.
Aujourd’hui c’est la journée de la photo, alors il y a peut être un peu trop de photos dans cet article, mais j’ai une pensée émue pour ceux qui au fil des siècles ont su mettre entre nos mains, cet instrument magnifique de témoignages, de souvenirs et de reportages, même si je n’ai plus envie de les voir, pas aujourd’hui.