Se réfugier dans les livres, comme dans un rêve, en prendre un l’ouvrir et découvrir avec surprise que l’on n’a pas besoin de déchiffrer chaque mot comme un enfant qui apprend à lire, parce que le français est sa langue maternelle …
Un manque durant trois ans …. un manque horrible, celui de lire très peu en français.
Quand Dominique Lapierre croise Eva Joly ou San Antonio en demandant à Paulo Coelho s’il ne le dérange pas, tandis que Moravia prend ses aises ;-) c’est le classement improbable de ma mère …
Se souvenir des femmes du Moyen Age qui ont fait le monde de lumière avant que l’obscurantisme religieux ne les ramènent au rang d’animal, de persécutées.
Croiser un Franc Maçon inspecteur de police, ou une lesbienne agent du FBI … ou avoir la chance de pouvoir dire à ceux qui sont partis qu’on les aime.
Poussez les toiles d’araignée du plafond pour faire place à Mishima, ou Ionesco, relire la cantatrice chauve ou le cercle de craie caucasien …. pendant que Marie Susuni pleure dans le maquis et s’amuser de mots comme Queneau …
Je n’y peux rien, lire c’est avoir à sa portée le monde, un monde bleu, un monde rouge, un monde qui nous horrifie ou nous ensorcèle …. un monde que l’on peut comprendre, un monde qui nous permet de relativiser, de s’insurger par la force de la culture.
Une machine à remonter le temps ou pour fuir dans le futur , ou découvrir le monde… et même y croiser de temps en temps quelques hobbits ou chevaliers de Landes …
Lire c’est partir en Inde, en Chine au Tibet …. lire c’est être libre …. et conquérir soi même le droit à la libre pensée, lire ce n’est pas jouer les moutons de Panurge, lire c’est savoir de quoi on parle et pouvoir réfléchir.
Libre de suivre le chemin que l’on veut, seul avec soi même.
C’est difficile lorsqu’on n’a pas de livre …. et je voudrais tant que mes filles aiment lire.
Ceci est un quart de la face visible de l’iceberg, je souhaite à tous les enfants du monde à tout les enfants de France, que leur parent, leur professeur leur donnent envie de lire, car rien ne remplace le bruit du papier, le crissement des feuilles et la culture qui nous permet d’être tolérants, ouverts et réceptifs, car l’ouverture d’esprit comme tout le monde le sait n’est pas une fracture du crâne.
et je n’aime pas le notebook ….