La pluie ne dure jamais très longtemps chez nous, le Luberon s’est réveillée mal coiffé, le nez dans les nuages, une vaporeuse brume se dégageant des terres. Une fraicheur inhabituelle m’a engloutie, j’ai enfilé un pull , ca faisait bien quatre mois que je n’avais pas ressenti cette sensation de froid, mes sens avaient oublié. La nature se transforme, elle se prépare au grand sommeil de la saison froide. L’odeur particulière de la terre mouillée, des raisins murs, des chênes arrivent jusqu’à moi. Je suis seule, je croise juste un promeneur, on se salue, au loin les chiens sentent ma présence et aboient. Un dimanche matin de douceur dans ce monde de tourments. Mes chiennes ont essayé de me suivre, j’ai grondé pour la forme, elles aussi ont quelquefois besoin de liberté.
Une envie de confiture, de pommes douces et de feu de cheminée me prend. Mais ne pressons pas le temps. L’été indien nous attend, on va encore profiter de se baigner et de belles soirées sous la treille. La chaleur va bientôt revenir, l’été en Provence aime jouer les prolongations.