Mes retours de chine sont toujours exaltants, d’un inventaire à la Prévert, je me retrouve avec des objets qui sont heureux de se retrouver ensemble, vieux réveils, poupées à garder dans leur jus, à ne surtout pas défigurer parce qu’elles n’ont de valeur que celle que je leur donne, témoignage d’un passé bien révolu, pour ne pas dire totalement disparu, une demoiselle d’Europe de l’Est, et une dont je n’arrive pas à situer le costume, une petite alsacienne qui me rappelle que bientôt ma virée dans les forêts magiques de cette région sublime c’est pour bientôt. Des rêveils qui arrêtent le temps, car ils ne savent plus se remonter , un miroir de petite sorcière, un vieux panier, et tout ce joyeux fatras prend vie autour de moi.
Et puis il y a Bernadette, ensevelie sous un flot de poussière, en pâte de verre, de l’époque où les miraculés étaient légion.
J’avais une photo d’une de ces miraculés, je ne la retrouve pas dans mes archives, l’histoire familiale raconte que Mémé Augusta alors jeune fille, en voyage à Lourdes au début des années 1900, avec son amie handicapée, se retrouvera malgré elle, l’objet de toutes les attentions. Son amie en béquilles d’un coup se leva et se mis à marcher vers la grotte, mon arrière grand mère stupéfaite ramassa les béquilles et se mis à courir derrière elle, en brandissant les dites béquilles, les pélerins se retournant sur son passage, dans un murmure de stupéfaction, pensant que c’était elle la miraculée. Cette histoire j’aimais l’écouter, racontée par ma grand tante, qui ne pouvait s’empêcher de pouffer de rire entre chaque mot quand elle la racontait, se souvenant qu’elle et sa soeur (ma grand mère) adoraient que leur mère la leur raconte dans un éclat de rire.
Ainsi, lorsque je croise une kitcherie de Sainte Bernadette, je ne peux m’empêcher d’y penser.
Bon tout ça pour vous dire, que la pâte de verre sur ma table s’est mise à s’illuminer à la clarté du soleil, et c’était pour ne pas dire divin (Dieu et moi nous sommes encore un peu en froid, mais les relations semblent s’améliorer) mais totalement magique.
Je vais peut être essayer de déchiffrer la partition du petit chevrier corse.
ps : il va vraiment falloir qu’un de ces jours, j’ouvre une brocante.