Il n’y a plus que le ciel qui possède encore un peu de panache et flamboie dans le jour naissant. Il n’y a plus que le ciel qui soit grand dans ce monde où la petitesse et la misère intellectuelle sont légion. L’être humain est atteint d’une mégalomanie sans borne, il ne respecte plus rien, sûr de lui, chacun y va de son avis, voulant imposer aux autres ses vérités.
Mais qui êtes vous pour m’imposer cela, qui êtes vous pour dire que l’avortement est mal, qui êtes vous pour dire qu’il faut que je suive les préceptes d’un homme d’église, de mosquée ou de synagogue. Qui êtes vous ?
Qui êtes vous pour dire que l’Etat d’urgence vous dérange, allez dire ça aux familles qui veillent leurs blessés et leurs morts ?
Qui êtes vous pour me faire croire que vous êtes pacifiste et qui êtes vous pour brûler le drapeau …. avec des dessins d’enfants ?
Un autre monde ? Mais je n’en veux pas de votre monde.
Qui êtes vous pour m’imposer vos idées, vos pensées, votre manière d’agir ?
Qui êtes vous pour vouloir me faire détester ceux qui ne sont pas comme moi ?
Qui êtes vous pour faire plus de battage pour un chien mort en service, et passer sous silence l’agonie d’ un homme déchiqueté par une mine pour votre liberté ?
Qui êtes vous, pour juger une femme qui doit avorter, alors qu’au XXIème siècle, les viols sont encore une arme de guerre, une manière de faire plier les femmes, un moyen de les soumettre, dans les cerveaux atrophiés de mâles suintants de testostérone ….
De quel droit, vous, dans votre minorité, vous voulez me changer ?
Qui êtes vous tous ? Des humains ? Je n’en suis plus très sûre. Etre humain ne veut plus rien dire. Et dans ce monde terrifiant de dogmes d’inculture … dans vos besoins insatiables de pouvoir, nous ne sommes que les parasites d’une terre grandiose qui se moque de nous dans sa flamboyante immensité.
La semaine commence tristement, résister au lugubre de l’atmosphère et continuer à vivre dans, non pas le déni, mais l’indifférence froide à la connerie, vos Graals, vos combats ne sont que chimères, vous vivez dans vos cauchemars que vous alimentez de haine. Mais ce n’est pas moi, petit rien dans l’univers qui changera les choses, alors permettez moi, dans une indifférence totale, dans un mépris total, me fiant à mon instinct de conservation, de vous ignorer complètement. Je retourne à mes livres, mes cahiers, mes poupées, vous n’avez pas encore détruit la part de rêves qui est en moi, vous ne pourrez pas me l’enlever.
Et sous ce ciel rouge sang, ce ciel ensanglanté, je voudrai ironiser de votre bêtise, être moqueuse, et rire de votre insignifiance,
s’il n’y avait pas tant de morts.
Qui êtes vous pour penser à ma place ?