Mousse a un copain, c’est au coeur des Alpilles que je suis allée le chercher, il ne pouvait que s’appeler Mistral, du nom de notre grand Félibre. Il s’adapte bien et fait sa place, dans une maison déjà encombrée de félins.
Le 11 novembre dans mon village a été très beau, les APE et la Directrice de l’école ont été très motivées et ont répondu à la demande de Madame le Maire, les tout-petits de la maternelle on chanté après la minute de silence. Instant très émouvant, teinté de leurs rires craquants.
Pour ne jamais oublier et surtout pour que ça ne se reproduise pas, qu’ils ne connaissent jamais la guerre.
j’ai pris ces photos, il y a deux ans, pour l’exposition de photos d’Arles où Raymond Depardon, le grand photographe, a exposé des milliers d’oeuvres d’anonymes comme moi pour un devoir de mémoire, j’ai été très fière d’être sélectionnée.
C’était pour les rencontres d’Arles 2014, Un peu contrainte et forcée par le maire de mon village qui voulait que je lui fasse les photos
Je n’ai pas vu l’expo, mes envoyés spéciaux ne m’ont pas acheté le catalogue de peur que je ne les rembourse pas peut être ;-) donc si un jour vous tombez par hasard sur le catalogue, faites le moi savoir.
J’étais avec ma fille, je ne savais pas par où commencer, le monument aux morts de notre village est sobre et surtout lugubre, un grande plaque de marbre noir et c’est tout.
Pauline s’est approché du monument, elle s’est mise en lire pendant que je réglais mon appareil, les noms des morts pour la France, étonnée de lire des noms qu’elle connaissait …
J’ai saisi ce moment, et je ne le regrette pas, la photo n’est pas posée, elle est prise sur le vif.
Ensuite je voulais faire apparaître le vide et l’absence de tous ces morts dans notre minuscule village, et c’est la chaise vide qui a remplit son office.
Et bien sûr, ma fille, cette enfant minuscule devant cette gigantesque plaque ….. symbole de l’incompréhension …..
C’est le 11 novembre aujourd’hui, j’irai certainement à la commémoration, parce que dans ma culture est ancré ce devoir de mémoire que beaucoup oublie.
Et ça m’a donné envie de relire ce petit rien qui n’en ai pas vraiment un
« Pour parler de la guerre Il n’y a que des larmes. »
Henriqueta Lisboa
Dans mon rêve de voyages, la mer est rouge, et mon voilier fragile, je fuis le monde et m’éloigne chaque seconde de la réalité, je vis dans mes vieux plans d’embarcations,
et j’imagine les courses lointaines, les ponts glissants, le mal de mer et le murmure des mats.
Je fredonne un chant de marin, les paroles tanguent autant que moi.
Je me souviens d’un appel en pleine nuit « je suis heureux, je suis au milieu de la mer de Chine », et d’un autre « Je pêche au coeur de l’Ocean Indien »
et moi je pense à la mer rouge, rouge du sang des pays qui l’entourent … dont les noms de villes ont si souvent fait rêver, mon esprit vagabonde, je suis là bas,
et j’essaye de me souvenir, du Golfe Persique, du Pacifique, de l’Antlantique, du Golfe d’Oman et j’imagine ces voyages extraordinaires d’un temps ou tout semblait si différent.
et mon frêle esquif de papier alimente mes songes, j’ai largué les amarres … la terre ferme n’est qu’un ancien souvenir … je regarde l’horizon.
Vous avais dis un jour, que dans une autre vie, j’avais été marin … ?
A l’heure où la vie s’éveille ….et j’ai encore sommeil. Aucune envie de parler, juste respirer le silence et peut être se recoucher. Il va faire beau … peut être juste une histoire à raconter dans la douceur du matin, le floconneux des nuages, la lumière de l’automne.
Un jour je prendrai en photo les corbeaux en plein vol ….
Belle journée à vous.
Ils se connaissent depuis la nuit des temps, et je les connais sans avoir fait vraiment le rapprochement, elle depuis la nuit des temps également, lui depuis peu, le temps d’un déjeuner, tout oublier et rire du monde et du temps, merci Charly, merci Henriette .. merci pour ce moment passé avec vous, ce moment au coeur de l’histoire, de la mienne, mon vendredi midi n’a pas été solitaire. J’ai emporté au creux de mon cahier, un peu de votre Afrique de celle que vous avez quittée il y a en tant d’années, merci à vous, pour ces coups de crayons qui sont immenses pour moi. C’est bon de vous voir dessiner la liberté, même si elle a un sacré prix.
Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez vous, Paul Eluard
J’ai regardé mes tricots qui n’avancent pas, je n’ai pas touché mes aiguilles depuis 15 jours, et je regarde les couleurs que j’ai choisi, le noir pour les jambières de Po, le gris pour moi … un pull commencé il y a au moins 3 ans terminé et à fignoler et accessoirement les poils des 5 chats qui s’y collent (bientôt 6) et je me dis que ça doit être mon humeur du jour. Je ne m’étendrais pas sur l’être humain qui vient de découvrir que des SDF vivent en France, je ne m’étendrais pas non plus sur l’être humain qui voyant cinquante migrants dans leur région, imaginent la guerre au bout du chemin, les discussions vont bon train, et les conneries fusent et je me renferme, et je fais ce que j’ai à faire. Mon devoir m’appelle et j’aime mon devoir, belle journée à vous monde virtuel.