Centenaire de l’armistice

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La cérémonie du centenaire de l’armistice dans mon village ce matin. Je regarde , et je pense, dans mon minuscule village qui s’agrandit,  ils devaient être environ 400 âmes en 1914, hier une dame m’a envoyé la photo de son grand oncle, très émouvant de mettre un visage sur un nom du monument au mort, il avait 20 ans et il était beau comme un dieu, le fils du boulanger de mon village,  j’ai connu son petit frère, trop jeune à l’époque pour partir à la guerre, un vieux monsieur adorable, toujours souriant. Ce qui veut dire que malgré tout, les souvenirs restent ancrés dans nos mémoires, comment peut on oublier la grande guerre. J’ai regardé le ciel que j’avais pris en photo la veille, j’ai regardé le Luberon, j’ai regardé le mail offert par Laly Nevière, maire du village pendant la 1ère guerre mondiale, qui a annoncé trois morts à la même famille,  je regarde le mail, cette grande allée de platane qui est aujourd’hui la place du marché, je regarde les feuilles devenir ocres, j’ai écouté la cloche de l’église retentir à 11h00,  et les enfants de l’école réciter un poème sur les bleuets et je me demande si le 11 novembre 1918 quel temps faisait il sur le Luberon. J’ai porté fiérement mon bleuet à la boutonnière, parce ce n’est jamais fini.

Honneur à ceux qui n’ont jamais revu leurs montagnes.

Trésors d’armoire

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Que restera-t-il de nous lorsque nous ne serons plus là ? Peut être une nappe à thé ou un napperon désuet au fond d’une armoire ou sur un vide grenier. Peut être qu’ils échapperont aux chiffons et quelqu’un les gardera précieusement ou les ramassera, trésors infimes d’une vie. Et je vois doucement, une dame tirer sur son aiguille, heureuse du travail accompli et je vois la brodeuse, broder ce qui sera ornement de son quotidien, charmant art populaire, de fil et de coton.

Ils sont là dans la vieille armoire en attente d’une nouvelle vie, un thé avec des amies … peut être, ou décoration éphémère sur un table de salon. Elles auront laissé une trace dans les mémoires, anonyme certes, mais une trace quand même.


La sulfateuse – 1

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Elle est là depuis des décennies dans ce petit coin de jardin qui est ma terre … elle attend d’être restaurée et d’être tractée par une des juments.

Pourquoi ? Parce que mon père était petit fils de viticulteur certainement, et surtout qu’il aimait les outils anciens témoins d’une autre temps.

Je vous parle toujours de Mémé Augusta, mais jamais de Grand Père Louis son mari,

un grand précurseur qui circulait en moto pétaradante dès 1910.

Ma grand tante, sa fille, avait épousé un autre viticulteur, Oncle Albert et de mémoire familiale on raconte que le beau fils et le beau père,  n’avaient jamais déjeuné  ensemble sans apporter leur vin respectif, ne voulant jamais boire celui de l’autre, et assenant le breuvage non issu de leur propre vigne du terrible et insultant nom de piquette. Mes souvenirs qui ne sont pas à moi, mais transmis par ma grand mère et mon père sont ceux d’une cave avec d’immenses tonneaux de bois, ceux d’un petit garçon qui avec ses copains allaient piquer du vin directement au robinet et qui un jour avait oublié de refermer le robinet, inondant le sous sol du précieux breuvage. De ces souvenirs qui ne m’appartiennent pas, je vois Augusta préparer la Cartagène, je vois mon père enfant, fouler le raisin, je vois la couleur d’ambre topaze, de l’élixir magique de muscat et d’eau de vie, une eau de vie qui vous aurait soigné de la peste elle même, tant le titrage d’alcool était important presque 100 °.

 

et de ces moments de nostalgie, j’ai le goût de la Cartagène celle qui titrait 22° d’alcool, celle que l’on buvait en mangeant une brioche des rois, ou pour Noël, mais c’est une histoire.

Mais attention la Cartagène ne peut être que Gardoise … qu’on se le dise.

Belle journée à vous.

 

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Le dernier marché avant la ruée touristique

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Dimanche prochain, ils seront là, il sera quasiment impossible de se garer, ni de marcher dans l’allée centrale,  et comme eux, ils seront en vacances, nous leur céderons les droits sur leur espace estival. Alors nous les autochtones, les endémiques nous nous ferons furtifs et discrets, leur laissant la place sans discuter. De ce mal nécessaire à l’économie de la région, nous en accepterons les contraintes, pour que les marchands puissent en retirer quelques subsides, pour que les villages vivent, nous leur laisseront la place, mais ….

Dimanche dernier, en précurseuse, l’une des premières touristes s’émerveillait du chant des cigales et de l’odeur des simples, moi j’ai aperçu bien plus que celà.  Dans un mirage étrange, j’ai vu, mon père, les gens que j’ai aimé, j’ai entendu sa canne crisser sur les graviers, sa voix forte percer les temps,   je l’ai vu discuter avec ceux qui sont partis, je les ai vus ensemble refaire le monde, je les ai entendu se moquer du gouvernement, des dernières infos, du temps qu’il fera, et surtout se plaindre des doryphores.  Et je m’assois doucement sur le banc du sénat, le banc des anciens, en leur demandant silencieusement la permission de m’y installer, de me joindre à eux, préférant ce fameux banc réservé aux anciens, aux ancêtres plutôt que celui de la messe et mon cerveau recréé les contours de leur silhouette, les détails de leur visage, les générations s’entrechoquent en un ballet vaporeux tandis que Monsieur Rey est à l’affût de leurs dernières histoires pour écrire son prochain livre, les papets se retrouvent tous en un attroupement étrange, c’était hier, c’était il y a si longtemps, c’était il y a presque trente ans, personne ne les remplacera, parce que leur ombre bienveillante plane sur nous tous en d’étranges apparitions au soleil méridien, juste un songe réveillé qui éclate dans le bleu du ciel.

 

 

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Mon premier Eid, Eid Mubarak

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C’était la vue de mon appartement, il y a maintenant 8 ans, parachutée dans un pays que je ne connaissais pas, j’ai appris à l’aimer du plus profond de mes tripes. Arrivée en plein mois d’août, en plein ramadan, dans une chaleur inhumaine, je ne connaissais rien, et j’ai appris et j’ai appréhendé doucement les us et coutumes d’un peuple et d’une religion. Eid Mubarak à tous ce ceux que j’ai laissé, à tous ceux qui ont fait un bout de chemin avec moi. Je ne serai jamais musulmane, je suis chrétienne et française,  mais j’ai découvert un Islam de paix, et cette ouverture d’esprit n’a pas de prix dans ce monde tourmenté et pétri de préjugés. A chaque Eid, la nostalgie m’étreint, et du fond de ma mémoire, au lever du jour, le Muezzin appelle à la prière du haut de son minaret. Bonne semaine à tous.

عيد مبارك

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Catherine Bihl

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C’est en 2015 que Catherine est venue exposer chez nous, ce fût un moment de bonheur, Pauline était tombée amoureuse d’une petite créature, elle est toujours là à nos côtés, et puis il y a eu ce paquet arrivé par la poste, un jour funeste et qui a éclairé la journée d’une lumière différente, l’oeuvre s’appelait l’envol, c’était hier, c’était il y a deux ans.

Et chaque fois que je lève les yeux, je les vois toutes les deux, me rassurer sur le monde.

Belle journée à vous.

Découvrir ou rédécouvrir Catherine c’est ICI.

 

 

Devoir de mémoire, 11 novembre 2016

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j’ai pris ces photos, il y a deux ans,  pour l’exposition de photos d’Arles où  Raymond Depardon, le grand photographe, a exposé des milliers d’oeuvres d’anonymes comme moi pour un devoir de mémoire, j’ai été très fière d’être sélectionnée.

C’était pour les rencontres d’Arles 2014, Un peu contrainte et forcée par le maire de mon village qui voulait que je lui fasse les photos

Je n’ai pas vu l’expo, mes envoyés spéciaux ne m’ont pas acheté le catalogue de peur que je ne les rembourse pas peut être ;-) donc si un jour vous tombez par hasard sur le catalogue, faites le moi savoir.

J’étais avec ma fille, je ne savais pas par où commencer, le monument aux morts de notre village est sobre et surtout lugubre, un grande plaque de marbre noir et c’est tout.

Pauline s’est approché du monument, elle s’est mise en lire pendant que je réglais mon appareil, les noms des morts pour la France, étonnée de lire des noms qu’elle connaissait …

J’ai saisi ce moment, et je ne le regrette pas, la photo n’est pas posée, elle est prise sur le vif.

Ensuite je voulais faire apparaître le vide et l’absence de tous ces morts dans notre minuscule village, et c’est la chaise vide qui a remplit son office.

Et bien sûr, ma fille, cette enfant minuscule devant cette gigantesque plaque ….. symbole de l’incompréhension …..

C’est le 11 novembre aujourd’hui, j’irai certainement à la commémoration, parce que dans ma culture est ancré ce devoir de mémoire que beaucoup oublie.

Et ça m’a donné envie de relire ce petit rien qui n’en ai pas vraiment un

X, le 11 octobre 1914

« Pour parler de la guerre Il n’y a que des larmes. »

 Henriqueta Lisboa 

 

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Rétrospective, Broder Autrement

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Il faisait tellement mauvais hier, un temps pourri, qu’il faisait nuit même en plein jour, pas facile de prendre des photos, alors je suis allée me promener sur mes disques durs … j’avais oublié …, ces ouvrages ont tous été publiés dans des revues, on aurait pu en faire un livre, mais ainsi va la vie ;-)

Juste un peu de ma production, j’ai regardé les photos comme si je ne les avais jamais vu, comme si les ouvrages ne me sortaient plus des yeux, à force de les avoir vus … et je me suis dit que oui …. je brodais autrement … j’espère que demain,  il fera beau afin que je puisse photographier les nouveautés … on croise les doigts … bonne journée à tous.

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