La machine à remonter le temps ou … à tricoter

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Elle m’a fait de l’oeil, dans un endroit incongru et improbable. Un jour je vous raconterais cet instant surréaliste, mais ce n’est pas le moment, un jour peut être j’écrirai un livre, un témoignage ou une histoire ce qui fait que le monde va mal mais vraiment très mal. Mais je m’en moque un petit peu, il faut le dire, tant que l’Etat laissera les choses se faire ainsi, qui suis je moi pour les changer ? J’ai découvert, une mini machine à remonter le temps, un mini machine à tricoter de 1950, machine autrichienne, marque Meda.   Sur la mienne,  il est inscrit sur la boite « pour la layette »,  sur des modèles trouvés sur internet, il est inscrit « Junior » … alors machine à tricoter pour petite fille ou pour maman qui ne supporte plus les aiguilles? Telle est la question.

 

Il est temps de ressortir nos machines à tricoter, celle de ma mère est enfermée dans son meuble depuis 1969, la mienne est dans mon atelier, dans une valise très très longue …. du genre à cacher un fusil d’assaut, des clubs de golf ou des queues de billard.

Ce genre de machine coûtait un bras à l’époque …. le prix est astronomique même en anciens francs comme on le voit sur les « réclames » que j’ai retrouvé dans mes vieilles revues …

et je suis heureuse d’avoir sauvé ma mini machine …

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Il est aussi  peut être temps de ressortir la complainte de la machine à tricoter … non ? Ecrite par votre serviteur ici présent, en 2007, les années passent et nos machines restent enfermées.

Nos prénoms sont Singer, Passap, Knittax ou Erka,
Nous vous en supplions, ne nous oubliez pas
enfermées, momifiées, déshuilées depuis des ans
Nous vous implorons, O nos maîtresses
De bien vouloir nous aérér de temps en temps
Afin de tricoter, créer et imaginer
Des modèles vintage et surannés à vos amis préférés,
Echarpes, bonnets, mitaines et poncho,
S’il vous plait sortez nous de nos cachots,
Et vous verrez de nouveau votre stress s’amplifier
lorsque vous remettrez après tant d’années
dans nos chariots, dévidoir et crochets …
Prière de mettre de côté, vos aiguilles à tricoter
Pour enfin nous rentabiliser.

 

 

Et vous, vous servez vous de votre machine à tricoter …..

 

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Il y a du chemin à parcourir et des tonnes de graisses à mettre pour qu’elle fonctionne parfaitement …

alors pour l’instant je me sers de mes aiguilles à tricoter aussi vintage qu’elle ….

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Et comme un bonheur n’arrive jamais seul, une vidéo pour expliquer son fonctionnement, trouvée sur youtube, je remercie de tout coeur, la personne qui l’a réalisé.

Bonne journée.

 

 

 

 

Le matin du 31 août

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Ce sont les chiens courants qui m’ont réveillée  au petit matin, en des hurlements de jubilation à la vue du sanglier, c’est dans un demi sommeil que je retrouvais mes souvenirs d’enfance, les images s’entrechoquant dans ma tête.  Les battues sont ouvertes depuis le 15 août pour sauver les récoltes,  ils descendent jusque dans les maisons, ils ont de moins en moins peur de nous.

Dès les lueurs de l’aube, Clara et Clairon, je suis sûre qu’ils portent encore le nom de leurs illustres ancêtres, les oreilles touchant le sol,  ont hurlé leur joie d’être libres et de courir dans la montagne, les chasseurs sont descendus bien bas vers le village, pour mieux faire remonter les hordes  dans les bois.

J’entends au loin, leurs cris et leurs sifflets, ces paroles d’appels aux chiens, presque des incantations, dans une langue qui n’appartient qu’à eux,  pas de coups de feu, ça doit être une mère avec ses petits, que l’on protège.

Et je me souviens du grand père, je me souviens de ces petits matins, où je portais sa biace, il ne pouvait plus marcher très longtemps, ses hanches le faisant souffrir. Il aurait plus de 100 ans aujourd’hui,  on s’asseyait, on attendait, on scrutait, cherchant par les sons et le craquements des herbes et des fourrés, où les animaux se trouvaient, assise sur une souche d’arbre,  en poste, je buvais ses paroles,  il me racontait le temps d’avant, tous les anciens parlaient provençal, je leur répondais en français, et devant un petit déjeuner plus que substantiel, je les écoutais, je vivais dans un autre temps, un autre monde,  j’étais plus libre que l’air, j’avais 16 ans, 17 ans, longue et fine, mes chaussures de marche plombant ma silhouette, alourdissant ma démarche,  mes cheveux flottants à la taille, une chemise de mon père sur le dos,  j’étais une princesse de la terre, et je respirais à pleins poumons l’air de la liberté, l’air de l’insouciance. Les villages semblaient si petits, la civilisation si loin,  là haut sur le plateaux, ils étaient les seigneurs des montagnes se servant bien plus souvent de leur couteau que de leur fusil, je faisais partie des leurs, ils étaient ma famille, ma tribu, j’apprenais le nom des plantes, j’apprenais à découvrir les traces que les animaux avaient laissées, je reconnaissais les oiseaux et les insectes à leur chant, j’apprenais à devenir farouche et rebelle.

Jamais un sanglier de trop ne fût tué, une régulation parfaite de la population. Et c’est dans un rite presque païen, que le partage des bêtes se faisaient.

Les lundis matin au lycée, je gardais dans ma tête ces moments de communion avec la nature, enrageant d’être enchainée sur ma chaise, devant un tableau et des dérivés à fonctions exponentielles qui ne m’ont jamais servies à rien, enrageant de ma captivité scolaire, ne supportant aucun entrave, les mains massacrées par les ronces, les cheveux encore emmêlés par le Mistral de la veille, les griffures au visage,  je ne gardais que pour moi, mon âme vagabonde et sauvage, paradoxe féminin et mouton noir au milieu des pimbêches à la dernière mode de ma classe.

Un simple aboiement des chiens, je retrouve le goût de ma liberté. Ai je vraiment changé ? A la lumière du premier soleil,  je me suis fait un café, j’ai grillé du pain, juste pour continuer à faire travailler ma mémoire olfactive. J’ai regardé mon tricot aux lueurs d’Automne. Le  chat m’a accompagnée, tricotant également la laine.  Peut être suis je devenue bien trop sage maintenant … et j’entends le voisin fendre le bois pour l’hiver. Il ne pleut toujours pas.

et je me souviens de Fifi, le sanglier apprivoisé qui dormait sur le canapé.

 

 

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Vous êtes nouvelle ici ?

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J’aime aller le dimanche matin sur le marché de mon village, surtout quand il y a les puces des couturières …. Mon village c’est des chiens heureux et des gens tranquilles …. Sauf l’été …. où on attend patiemment fin octobre.  J’adore quand un nouvel habitant voire un touriste, me pose la question qui tue …. « Vous êtes nouvelle par ici ? », vous devriez acheter dans notre village, il fait si bon vivre ….

Ca m’arrive à moi, un peu trop souvent à mon goût,  c’est arrivé à un copain d’enfance que j’ai rencontré ce matin, qui ressemblait à un boxeur prêt à combattre, de la bouffaride qu’il s’est prise,  le trois quart du hameau voisin lui appartient ou appartenait à sa famille, tous ses ancêtres y dorment sous les croix de fer forgé du cimetière à côté des miens, l’Eglise nous y a vu enfant de choeur, nos mariages et nos baptêmes et y verra nos enterrements, que la moitié des hectares du Luberon, tu les connais par coeur, pour avoir accompagné maintes et maintes fois et porté la biace du grand père pour l’ouverture, et que les boum que tu faisais à l’époque, c’était pour cette nuit tant attendue de septembre, quand les garçons se débinaient dès les premières lueurs de l’aube, fusil à l’épaule à la recherche des sangliers  et  c’est au moment précis, à cet instant même,  où l’énergumène endimanché, l’accent en saute rigole te pose la question, qu’il te vient une envie de meurtre avec préméditation … tu as envie de lui mettre la baffe gauloise, le coup de chevrotine  dans les fesses et d’entrer en résistance contre les légions romaines, surtout que de la potion magique tu sais où il y en a.

Et un ancien élu de la République,  te croise, alors que tu entames le troisième fou rire avec ton copain que les bétises mémorables de l’enfance t’obligent à prendre, l’ancien maire qui devient hilare à son tour, quand nous lui racontons que nous tremblions tous de trouille quand il nous faisait des remontés de bretelles, de pots de fleurs intervertis de fenêtre en fenêtre ou d’autres bétises toujours inavouées, que même devant le cercueil d’un des nôtres dans des larmes emmélés de sourires, nous jurions n’avoir jamais commises, Nous ! Implorer les esprits et les feux follets dans le cimetière, jamais nous ne l’aurions fait, les doigts croisés dans le dos, croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer …..  Finalement, monsieur le maire n’est plus si vieux qu’avant, surtout quand il ose enfin raconter les bétises de son temps, d’une dame morte centenaire que nous connaissions tous, qui lui courait après avec un balai et lui collait des roustes quand il faisait des bétises, le vouyoyant à partir du jour où il fût maire …. et nous beaucoup moins jeunes, et va t’en expliquer à l’olibrius en chapeau de paille et aux paroles non indigène, que sa face de poupre (poulpe), il se la garde ce pebron, et qu’il retire son tafanari de ce banc, car c’est celui du Sénat (des anciens du villages) qu’il n’a pas le droit d’y siéger et surtout qu’il aille se faire scoundre, parce que nous ce village c’est le nôtre, même si on ne fait pas la pintade du matin au soir devant l’école ou dans les rues et qu’on ne s’octroie pas le droit de faire du culturel plus que de raison pour remonter intellectuellement le niveau si bas de la population endémique, parce qu’on n’a pas besoin de faire du culturel dans nos villages, parce que ce sont nos villages, notre culture.

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C’est ainsi la vie des villages, et des souvenirs d’enfance …. Ca se passe en Provence, mais je pense qu’ailleurs, ils doivent avoir les mêmes problèmes.

PS / Pièces rapportées, contrairement à toi, nous, nous nous  savons et oui il y a les maisons porte scoumoune, celles qui seront inondés quand il pleut, et surtout celles que si tu casses le mur, la route s’effondre, certaines même on les a vu se construire de bric et de broc, il en existe même des hantées par la dame blanche (je te le raconterai une autre fois)   mais comme tu restes sur ton piédestal, que nous sommes des moins que rien pour toi, juste des pacoulins autochtones, quelquefois anciens doryphores (mais au bout de 45 ans tu perds le titre)  et que tu ne nous adresses même pas la parole quand tu nous croises dans la rue, l’air hautain de ton aristocratie citadine, n’imagine même pas que nous te le dirons … installe toi chez nous, pas de problème …..

PPPS / de vous à moi, je me la pète, durant les puces des couturières, une dame à mis pour exemple mon sac « esprit de Camargue » pour vendre ses galons …. tiens du coup j’ai fait la galine …..

 

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Le mois de Marie et les Belles de Mai

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J’aime l’idée d’un mois consacré … Mai est le mois de Marie depuis le 18ème siècle … j’aime aussi avoir lu sur un site religieux,

une intention de prière universelle pour ce mois ci, afin que dans tous les pays du monde les femmes soient honorées et respectées, et que soit valorisée leur contribution sociale irremplaçable. J’aime y croire

un peu … Enfin ….

J’ai toujours beaucoup de mal avec ce Dieu qui ne devrait être qu’Amour, surtout lorsque je suis anéantie par les exactions faites en son nom.

Mais j’aime les traditions perdues, comme celle des Belles de Mai à Marseille …. Alors, non je ne suis pas en période mystique, juste un peu nostalgique, des rites d’antan,  alors j’ai brodé pour les Belles de Mai, ce curieux mélange de sacré et de païen.

Comme toujours, parce que notre culture est ainsi faite.

Les petits filles priant tous les soirs durant tout le mois de mai devant une statue de la Vierge dans une église et les belles de mai recevant le rameau du mai … paradoxe des traditions.

 

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Connaissez vous cette tradition ?


 

 

Documents issus du catalogue de la sublime exposition « Les Belles de Mai, deux siècles de mode à Marseille »  qui s’est tenue en 2002 à Marseille … que j’ai eu le plaisir de visiter.

Vous pouvez le feuilleter ICI, les documents sont page 80 et page 81

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Vendredi Saint

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j’adore les mains de ma mère montant l’aïoli, dans le mortier familial en bois d’olivier,

il appartenant à mon arrière grand mère, et il est épuisé de tant d’année de travail.

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Morue …

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Pois chiches, il faut tellement en manger dans l’année, qu’on ne se souvient plus quand, donc à chaque fois on en colle sur la table …. ;-)

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Légumes … et oeufs durs

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Aïoli bien sûr …

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re Merlusse …

On mange l’aïoli, si on ne fait pas la prière toute la journée, et si on ne jeûne pas …

Ma mère à rajouter des branches de Fortitia sur la table parce que c’était joli, mais ce n’est pas une tradition …

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Vous mangez du poisson aujourd’hui ?

Thypoo mon ancien chat, même pas dans tes rêves le chat (il a décidé un jour que la maison de ma mère était meilleure que la mienne)

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J’adore les supertistions d’un autre temps ….

Pendant la semaine sainte, on ne faisait pas la lessive, le faire était considéré presque comme un blasphème, et les non croyants eux-même n’osaient pas passer outre cette coutume qui venait on ne sait d’où, sinon on s’attirait les malheurs pour toute l’année. Par contre, on nettoyait la maison de fond en comble :sans doute pour chasser les démons qui s’y étaient installés tout au long de l’année, et là, les femmes avaient de l’ouvrage ; quant aux hommes, la plupart du temps, ils blanchissaient avec de la chaux vive les murs et les plafonds de la cuisine.
Il y avait d’autres interdictions précises :
On ne ramassait pas les petits pois, les fils ne prendraient pas à la rame.
Le vendredi saint, il ne faut pas enterrer les pommes de terre, car la terre saigne, elles pourriraient infailliblement.
Ne pas ouvrir de tombe, la terre est en sang.
Ne pas se faire couper les cheveux car ils ne repousseraient plus.
Ne pas sortir le fumier le vendredi saint, le bétail deviendrait boiteux.
Ne pas coudre, on risquerait de piquer la Vierge.
Ne pas semer de courges, le vendredi saint, elles seraient amères, il vaut mieux attendre le samedi saint lorsque le Gloria sonne.

Les Provençaux entouraient le jour du vendredi saint de nombreuses superstitions :
Les œufs ne se gâtent pas.
Si le vendredi saint tombait au mois de mars, on cisaillait les oreilles des agneaux pour les marquer ce jour là précisément.
Si vous êtes sujet aux migraines, écoutez les Provençaux : pour éviter toute l’année ces migraines, ils recommandaient de se couper une mèche de cheveux, pendant que l’on prêchait la Passion, le vendredi saint.

(source – AC Grenoble)

Il n’y a plus qu’à attendre les cloches :-)

 

La Chandeleur en Provence par Frédéric Dal Canto

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Frédéric est un copain d’enfance, un passionné de culture provençale et de costumes provencaux, au point qu’il a exposé lors des dernières Aigu’illes en Luberon, de merveilleuses bastidanes, dont j’ai encore du mal à me remettre.

L’année dernière pour la chandeleur, il m’avait offert ce texte sublime, un texte qui parle de nos coutumes, chez nous, un peu en dessous d’Avignon Nord ;-) pour le bulletin municipal de mon village. Aujourd’hui j’avais envie de le faire partager à bien plus de personnes qu’un village car je ne me lasse pas de le lire.

La Chandeleur

Le cycle de Noël, en Provence, commencé dès le 4 décembre avec le blé de Sainte Barbe, poursuivi dans la nuit du Solstice avec le feu de la Bûche rallumé en pleine nuit, après les Rois, s’achève avec le délicieux moment de la Chandeleur. Le 2 février, en effet, c’est la Chandeleur.

Ce  jour-là, je ne vous apprendrai rien, c’est le jour où l’on fait des crêpes. Une fois la pâte préparée et reposée, en signe de bon présage et de richesse, chacun doit faire sauter les crêpes en ayant pris soin de serrer dans sa main un Louis d’or (si vous en possédez encore à la maison, mais un Napoléon fait très bien l’affaire, et à défaut, un élément en or bien que l’on s’éloigne de la rondeur de l’objet !) Pourquoi une crêpe d’ailleurs ? Pourquoi pas un gâteau long, carré ou pointu ? La crêpe nous rappelle la rondeur du soleil, le cycle qui s’achève et se reproduit sans cesse, car le cycle de Noël s’achève en ce jour. Et puis, elle nous rappelle aussi que l’on n’a jamais fait de sartan* carrée, mais passons…

Jusque là rien de bien nouveau ! Mais que se passe-t-il d’autre à la Chandeleur ?

Il est d’usage ancien ce jour-là, si vous avez respecté la tradition, de recouvrir la crèche d’un linge blanc, de rajouter si on les a, le Grand Prête du Temple, Siméon, La vieille prophétesse Anne et de poser un couple de colombes, car on respecte ainsi ce jour-là la tradition juive de la Purification de Marie, et dans la liturgie catholique la Présentation de Jésus au Temple.  C’est ce que nous appelons la Crèche Blanche. Inutile de peindre vos santibèlli  en blanc, le voile suffira. Pour les puristes, quelques rares santonniers vous proposent la crèche blanche. Au Soir, tout sera démonté et rangé. Dans une boite en carton vont se rendormir les petits santons….

Et alors, puis ?

Pour beaucoup de Marseillais et de Provençaux, nous fêtons Nouosto Damo dóu Fue Nòu (Nostre Dame du feu Nouveau, et pas du fenouil !… Parce que Candelouso en provençal, vient de Candèlo, la bougie, ce jour, il faut aller s’approvisionner en cierge vert à l’abbaye de Saint Victor et y acheter les fameuses navettes (on en trouve aussi à l’épicerie !)  L’abbaye de saint Victor bénéficie depuis le Roi René d’un droit de sceller les documents en vert, et les navettes rappellent la petite barque qui a amené les expulsés de Palestine venus évangéliser notre Provence… Disons aussi et surtout que navette et cierge sont aussi des représentations d’un souhait très fort : que le feu nouveau reprenne et que la vie rejaillisse à nouveau… A y regarder de plus près, une navette, ma foi, est une forme fendue… un cierge vert est plein d’ardeur… Vous y mettrez les représentations que vous souhaitez.. Oui, oui c’est ça ! N’en dise pas mai !

Allez, mangez des crêpes et des navettes gardez votre paille, car pour Carnaval il faudra brûler toute la mauvaise saison et faire les auriheto ! Adessias ! On n’a pas fini de faire la fête, et comme disait ma grand-tante Marie à un touriste qui regardait le programme de la fête : « an de que passa soun tèms ! »

*Sartan : poële en provençal, mais aussi méchante personne ….

                                                                                                                                                                                                                                 Frédéric Dal Canto

Maintenant vous savez que pour la Chandeleur il faut manger des navettes (en plus des crêpes)… et faire soi même ses navettes ….

La recette de Frédéric et ses navettes … bien plus jolies que les miennes …

2 oeufs, 200 gr de sucre à blanchir ensemble, puis 1 verre de fleur d’oranger, 3 cuil à soupe d’huile d’olive, 500 gr de farine, à pétrir 10 mn . 2 heures au frais puis couper en bandes et former des rouleaux. cuisson 20 minutes puis décoller puis 5 minutes encore de cuisson.

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Et la recette à moi ….

Ingrédients Navettes de saint-Victor

– 500 g de farine
– 250 g de sucre semoule
– 50 g de beurre
– 3 œufs
– 1 cuillerée d’huile
– Un peu de sel
– Eau de fleur d’oranger

Préparation Navettes de saint-Victor

Mêlez dans une grande jatte la farine, une grosse pincée de sel et le sucre. Creusez en fontaine et mettez-y 2 œufs entiers, un peu d’eau de fleur d’oranger et le beurre préalablement ramolli à la fourchette. Travaillez bien le mélange en ajoutant juste ce qu’il faut d’eau pour obtenir une pâte un peu ferme. Rassemblez en boule et laissez reposer au frais une heure au moins. Formez 4 ou 5 boudins de pâte d’un diamètre de 2 ou 3 centimètres ; coupez en morceaux de 7 ou 8 centimètres de long dont vous façonnerez les extrémités en forme de pointe de barque. Posez-les au fur et à mesure sur une tôle huilée (ou garnie d’une feuille de papier silicone), tracez une fente profonde sur chaque navette avec la pointe d’un couteau. Laissez reposer une heure. Passez à l’œuf battu.

Faites chauffer le four réglé sur therm. 5 (180 °C) et cuire une vingtaine de minutes.

Laissez refroidir.

C’est le plus difficile à faire, laissez refroidir …. la prochaine fournée, elles seront plus jolies.

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Et traditionnellement le mardi je vais au marché de la Tour d’Aigues … le soleil avait du mal à percer la brume, et pourtant les couleurs m’ont enchanté comme à chaque fois …

et devinez j’ai rencontré plein de monde et nous avons parlé de quoi ? Devinez ?

d’Aigu’illes en Luberon bien sûr, alors il parait que nous avons rendez vous en 2017

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