Le début des festivités a commencé, la ville peu à peu se pare de lumières, comme une gamine, je déambule dans les rues, il y a si longtemps que je n’avais flâné dans cette rue avant Noël, les souvenirs m’assaillent, cette rue marchande où je regardais les vitrines, avant les fêtes, quand ma mère préparait activement Noël pour une famille des plus nombreuses, c’était hier, c’était dans une autre vie, peu de voitures, et cette ambiance si particulière, l’odeur du froid et les effluves chargées d’Orient de la porte entrouverte de la parfumerie et la chaleur des lumières, les gens affairés à acheter leurs derniers cadeaux, tous ces gens que l’on connaissait, chacun y allait de ses voeux, ces dernières recettes et des traditions apprises des anciens. J’adorais y aller le 24 décembre, quand il manquait toujours un petit présent pour un invité surprise, encore un dernier livre, encore un dernier roman. Qu’est ce qu’il y a de changé ? Moi peut être ? Les soucis de grand qui m’assaillent, ou le monde qui a perdu ses illusions en perdant son pouvoir d’achat…. malgré mes années parisiennes, malgré les vitrines des grands magasins, magiques, grandiloquentes et ostentatoires des grandes avenues de la capitaile, elles n’ont jamais pu rivaliser avec les vitrines de la rue Colbert. Certains magasins ne sont plus, d’autres perdurent, des nouveaux pointent leur nez et je me souviens que la Zone n’existait pas et que Super U, s’appelait Genty, c’était hier, c’était dans une autre vie, et je continue à emprisonner les lumières tant bien que mal dans mon objectif, exercice difficile, me souvenant de cette nuit du 24, si extraordinaire qu’il neigea.