C’est dans mes cahiers que j’emprisonne les saisons et les rêves, quand je les feuillette, je sais qu’ils sont là, ils se rappellent à moi, ce n’est pas un journal intime, ce ne sont que mes gribouillages .. souvent faits à la va vite, sur un coin de bureau, pendant une réunion, certains furent même dessinés sur des serviettes de papier ou des feuilles déjà imprimées. Je n’ai jamais pu rester les mains inactives à écouter sagement, mon esprit s’éloigne tout le temps, que ce soit à l’école, en cours ou dans ma vie professionnelle, c’est comme si mes crayons me permettaient de canaliser cette partie de mon esprit qui vagabonde, et ainsi permette à mon cerveau, du moins la partie rationnelle, d’être attentive, et d’enregistrer ce qui se dit … et ce sont des mots, des songes, des êtres étranges qui s’entrechoquent au bout de mes crayons, des bestioles, des fleurs, des animaux, des créatures rigolotes qui n’attendent que le moment où je leur donnerais vie … ils sont vivants mes cahiers, ils sont entrecoupés de poèmes, de citations, de photos, de listes de courses et de projets qui ne verront peut être jamais le jour, de compte rendu de réunions. il y a des tonnes de trucs à faire et ne pas faire, quelquefois même de citations dans une langue étrangère … il y en a des dizaines de ces gros cahiers noirs et austères sagement serrés dans un coin de mon atelier … il suffit de les ouvrir pour que s’ouvre un monde merveilleux et ce qui m’a le plus touchée dans ma vie, c’est le jour où mes filles ont commencé leurs propres cahiers. Il y en a déjà un peu partout qui trainent dans les coins de la maison, bureau, canapé, bibliothèque. Ce que j’aime le plus, c’est quand je rentre le soir, et qu’elles me demandent, tu as dessiné quoi aujourd’hui …. fait moi voir ton cahier.
Belle journée à vous, des belles pages blanches nous attendent, et n’oubliez pas vos crayons de couleurs …. pour moi l’indispensable est le gros crayon des maternelles incroyablement confortables pour les petites mains et pour les miennes aussi, l’enfance n’est jamais très loin chez moi.