Les loupiotes de Tonton Zizou

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Rien à voir avec Zidane, bien qu’il soit un fan de football et de l’OM,  non, quand j’étais petite mon Tonton Zizou, pendant les vacances de Noël, m’apprenait des trucs pas possible, comme jouer au échec, s’asseoir en fakir, siffler avec un brin d’herbe ou mes doigts et faire des loupiotes qui sentaient trop bon. Mon Tonton Zizou à l’époque, il ressemblait à Michel Fugain, si si je vous l’assure et même il était mieux, quand il se marrait dans sa barbe, il était un peu habillé comme lui, mais c’est normal c’était les années 70. Alors, j’ai vu des tonnes de tuto sur le net, pour faire ces loupiotes mandarine mais celui-ci, c’est le secret de Tonton Zizou.

 Couper une mandarine dans le sens transversal sans couper les tranches.

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retirer les tranches de mandarine en laissant la partie blanche dans le zeste.

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Cette partie vous servira de mèche.

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Découper l’autre partie en son sommet, qui vous servira de couvercle …

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Remplir d’huile végétale, attendre que la mèche soit bien imbibée …

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Allumer le feu ….

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Et éteindre toutes les lumières …. Chut la magie opère …

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C’est si joli et ça sent si bon, comme une odeur d’enfance ….

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Ne pas laisser sans surveillance.

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 Mon cher Tonton, je pense souvent à toi, même si tu es loin,  je voulais juste par ces petits mots te dire que tu seras toujours mon Tonton Zizou, je t’embrasse très très fort pour cette nouvelle année.

Et puis c’est trop bon de prolonger la magie de Noël quand toute la famille a repris le chemin du travail dans des villes lontaines, la maison semble bien vide.

Elles sont derrière moi, elles illuminent doucement la pièce, pendant que j’écris cet article,

et rien qu’à respirer leur odeur, j’ai 8 ans.

Amour, couleur et crochet.

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DSC_0823 Ce matin je cherchais dans mon armoire à linge un torchon propre et je suis tombée sur un petit paquet ….

DSC_0824 le dernier ouvrage de ma grand mère avant qu’elle ne s’en aille de cette saloperie de maladie dans les années 90.

DSC_0825 Je venais d’écrire sur la Bastidane, le guide de survie dans le monde des créatrices et … je me suis dit que ma grand mère était une créatrice, une vraie, même si son but à elle était d’utiliser les bouts de laine qui restaient par économie et pour éviter le gaspillage, une prouesse que bien peu de professionnelles sont capables de faire. Je la vois, encore malade, assise dans son fauteuil, son rire éclatant, assemblant chacune des couleurs pour faire un carré. Cette couverture, avec ma mère on l’a monté presque 20 ans après sa mort. Pas le courage de le faire avant.  Et mes filles, quelquefois, lors des gros moments de fatigue, s’enroulent encore dedans, comme si leur arrière grand mère au delà de l’espace temps les protégeait encore. L’amour de Toune’s Mamy soignent encore bien des maux.

DSC_0830 DSC_0831 Alors j’ai sorti l’une de ses tasses et ce matin, un matin ensoleillé comme elle les aimait,  j’ai pris un café avec elle.

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Je vois déjà ma soeur en train d’essuyer une petite larme en lisant cet article, mais promis, je te la prêterais quand tu viendras.et je te ferais un café.

Les pommes d’or du jardin des Hespérides

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Sur ma route, il explose chaque jour, porteur de la connaissance offerte à l’humanité, il est là cachant la maison d’une belle endormie, à midi, je m’y suis arrêtée pour garder en mémoire cet orangé et ce bleu éblouissant sous le ciel de Provence. Ce souvenir, cette image que j’ai tant de fois emportée avec moi, vers d’autres lieux, vers d’autres pays, vers d’autres peuples, c’est le village de mes grands parents.  Mais surtout ne le dîtes à personne, j’ai volée, aujourd’hui, à l’heure de midi, un instant d’éternité, et pour toujours.

« C’est en revenant à un endroit où rien n’a bougé qu’on réalise le mieux à quel point on a changé. »
Nelson Mendela

Adieu Madiba, un géant s’est couché aujourd’hui, je vous en veux de nous avoir laissé tomber, reposez vous, vous l’avez tant mérité.

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Mon lapin de cuisine

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Pour celles et ceux qui suivent mes délires sur la planète FB, je suis en plein « live » Lapin, et ce depuis plus d’un mois, et ce soir, malgré la belle journée que je viens de passer, impossible de trouver cinq minutes pour faire une photo d’une journée complète de petits riens, alors … c’était le calme plat, le vertige de la page blanche, en cuisinant le repas de mes filles, j’ai levé la tête, et je l’ai vu. 21 ans qu’il squatte ma cuisine, il fait partie des murs, Cher et tendre à chaque déménagement a bien essayé de m’en débarrasser, mais je n’ai jamais pu. C’est mon lapin de cuisine, il est née en 92 ou 93 du siècle dernier, dans une rue parsienne. Derrière chez moi, un tout petit magasin de tout à 1 franc s’était ouvert (oui tout à 1 franc, c’était au siècle dernier) et un jour où je fouinais à la recherche du trésor infime, la propriétaire du magasin m’offrit ce lapin de papier mâché, un geste gratuit, généreux et adorable,  bien plus clinquant à l’époque, il avait fière allure. Elle m’a un lapin ça ne se refuse pas, ça porte bonheur, je n’ai jamais osé lui dire que j’étais marin, et que dans la marine, la bête n’était pas des bienvenues et depuis mon lapinou trône dans ma cuisine, il est là et surveille mes faits et gestes, toute la famille sait qu’il est le lapin de cuisine, et pour ne pas le traumatiser, jamais un lapin à la moutarde, ni un civet,  ne fût cuisiné sous ses yeux.

Au fait en parlant de petits riens en photos, deux lapinous ont traversé ma route ce matin, leur queue en pompon, détalant comme des lièvres. Mais pas facile d’immortaliser la chose en conduisant.

Bonne soirée à vous.

 

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Zodiaque

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Je l’ai croisé, le jour de notre mariage, il y a une bonne douzaine d’années, dans une petite rue, derrière la place des cocotier, il venait d’Inde, il était ancien, vintage comme on dit aujourd’hui,  il était pour nous, il était pour moi, la « diseuse de bonne aventure », la « conteuse de petits riens », juste pour décorer mon antre, les douze signes du zodiaque, la croisée des destins, la broderie était déjà, une source de merveilleux, il est resté bien rangé, il attendait le jour où je l’installerais à sa place, je crois qu’il l’a enfin trouvé. Il parait qu’il viendrait de la province du Gujarat, ce pays où les maitres brodeurs sont des dieux. Et chaque fois, que je le regarde, je fais un voyage dans le passé, et j’aime ça.

Belle journée à vous, il parait que les horoscopes vous seront favorables aujourd’hui.

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Pain d’épices

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Ouvrir la boite d’épices, les épices d’une vie antérieure, respirer fort, et se dire que c’est tout une vie qui revient à vous  la mémoire olfactive, il n’y a rien de plus terrible, pour vous étreindre le coeur … pain d’épices fait très vite, farine de seigle, miel, bicarbonate, épices et zeste d’orange, et se souvenir encore et encore …

Belle journée à vous

 

« Les odeurs, comme les sons musicaux, sont de rares sublimateurs de l’essence de la mémoire. » 

George du Maurier

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X, le 11 octobre 1914

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« Ma chère Augusta, mes chers parents

Me voici, déjà depuis plus de deux mois que je me suis éloigné de vous, j’espère bien que lorsque j’en aurai encore passé deux de plus et bien je serais parmi vous.

Je vous ai écrit hier quatre mots, je n’avais pas le temps de vous en dire plus long, aujourd’hui Dimanche, j’en profite pour vous en dire davantage. Ma chère Augusta, je te dirais que ce matin, je suis allé à la messe à 9h00, si tu voyais comme l’église est belle, on a chanté accompagné d’un orgue dans le genre de celui de Quissac plusieurs cantiques, le prêtre a prêché, mais je n’ai pas compris ce qu’il disait. L’église était comble de monde.

Nous sommes très bien logés, nous sommes dans une école de soeurs, couchés sur de la paille, nous avons la cuisine dans la cour de l’école. Les soeurs ont transformé une grande salle en salle d’hôpital pour soigner les malade, au moment même où je commence ma lettre, je viens de voir un blessé qu ‘on porte à l’hôpital et qui a reçu une balle dans la jambe.

Nous avons un très bon climat, le matin, il y a de la gelée blanche, mais dans la journée, il fait un soleil magnifique.

Il y a beaucoup d’usines dans le pays où je suis, des filatures, des usines métallurgiques, des usines de draps et enfin il y a un peu de tout.

Je me porte toujours bien et je pense qu’il en est de même pour vous tous. Ma chère Augusta ne te fais pas de mauvais sang. Je ne risque absolument rien, regarde depuis que nous sommes partis, nous n’avons pas (illisible) seulement un blessé, tu vois alors que l’on ne risque rien. Soignez vous tous et principalement toi ma chère Augusta que tu dois avoir besoin de beaucoup de soins maintenant que tu es délivrée. Je n’ai encore rien reçu sauf une carte la semaine dernière datée du 16 août et il me tarde de savoir si tu es rétablie, ou si encore, il n’y a rien de nouveau.  Si toutefois, tu voulais que ta lettre arrive plus tôt pour me renseigner de ton état en bien, tu me feras recommander ta lettre. A l’avenir, tu mettras cette nouvelle adresse :

2ème d’artillerie de montagne, 42ème batterie de réserve – 15 ème corps d’armée.

Je ne sais pas ce que veut dire, il y en a qui reçoive du courrier, et moi je n’ai rien reçu.

En ce moment, je suis au café en train de boire un verre de Pernod, depuis 2 mois je n’avais pas bu une goutte d’absinthe, je termine ma lettre tranquillement. Je ne gribouille pas aujourd’hui avec mon crayon, un papier que vous ne pourrez pas lire quand il arrivera.

Ma chère, ton oncle Pierre m’avait envoyé une carte datée du 12 août, je l’ai reçu en même temps que la tienne, il me disait de lui faire savoir de mes nouvelles, le lendemain, je lui ai envoyé une carte lui en donnant. Il arrive souvent que je dise à un camarade de lit qui est de Bessèges, tu vois mon cher, nos femmes, nos parents, se font du mauvais sang pour nous et nous nous sommes contents comme tout, alors ma chère Augusta, tu n’as aucun souci à te faire. Aujourd’hui dimanche, j’ai acheté une moitié de pain frais pour dîner, nous avions un beau morceau de viande cuit à l’étouffé et quelques pommes de terre cuites dans le jus, une salade juste avant, nous avions eut une bonne soupe enfin tu vois que nous ne sommes pas bien malheureux.

Je suis resté quelques jours, avec mes reins qui me faisaient mal mais voilà que maintenant ça va mieux. Le lit n’est pas aussi souple qu’à la maison, mais que veux tu ma chère Augusta, il faut se contenter du peu de paille que nous avons et quelquefois nous nous contentons simplement du toît qui nous abrite, pour le moment nous n’avons couché dehors qu’une seule fois.

Je ne vois pas d’autres choses à vous dire pour le moment.

Si vous avez eut le bonheur d’avoir sauvé la petite chienne que mon père l’amène un peu à la chasse.

Bien des amitiés aux parents et amis, une grosse caresse à Suzette (Suzette était la cousine germaine de ma grand mère, du même âge qu’elle) et à sa maman. Un gros baiser à mon père et à ma mère et à tes parents . A toi ma chère Augusta, reçois les meilleures caresses de ton mari.

Ma petite Mimi
Et bien ma petite Mimi, il me semble que tu sois languis de voir ton papa chéri et bien, il viendra te voir bientôt et je pense qu’il te trouvera sage et gentille pour tout le monde. Reçois ma petite chérie les meilleures caresse de ton papa.

Louis. »

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Je n’ai pas reçu grand chose de mes arrières grand parents, un ou deux lettres, quelques photos, un buffet qui trône dans mon salon dans lequel se trouve un service à café sans tasse ni sous tasse,  un bougeoir confectionné par grand père Louis dans les tranchées avec un morceau de grenade  mais ce sont les plus grands trésors du monde, celui de la mémoire.

 

 

Edito : Nous fêterons le centenaire de l’armistice demain, nous serons le 11 novembre 1918, mon père a rejoint ses ancêtres, il a sa fille médecin militaire auprès de lui. je regarde les photos . Ma grand mère Fernande dit Mimi est la petite fille sur la photo, Mémé Augusta vient d’accoucher, ma grand tante Pierrette est née en septembre 1914, et est un magnifique bébé on voit les traits tirés et l’inquiétude sur le visage d’Augusta. Grand-père Louis est revenu, il a connu mon père, qui l’a fait devenir chèvre pendant la deuxième guerre mondiale, mais c’est une autre histoire.   L’important pour tous les membres de ma famille, c’est notre famille, notre lit, nos chiens et les petits riens de la vie, des valeurs transmises de génération en génération. J’aime lire cette lettre,  je la lis et relis, il est au front, il ne veut pas inquiéter, mais il est quand même inquiétant. Je veux que personne n’oublie.

Lapinou vous avez dit Lapinou ….

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J’ai vu dans mes partages facebook, un vieux lapin, et j’avais dit qu’il fallait que je retrouve le mien, finalement le mien n’est pas si vieux mais je l’aime …. un petit retour dans la douceur de l’enfance, dans une époque où les grands industriels travaillaient aussi pour les enfants.

DSC_0063 DSC_0065 DSC_0066 DSC_0072 DSC_0073 DSC_0075 Lapin Moulin Roty mais il est à moi, pas à mes filles ;-)

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j’ai de plus en plus de mal à m’éloigner du monde de l’enfance, le réel est trop tourmenté.

Ne vous inquiétez pas si vous voyez des articles privés avec un mot de passe, ce sont des photos qui n’intéressent personne sauf ma famille, c’est pour cela que eux seuls ont accès, je vous assure, le monde de l’art ne perd rien, s’il ne le voit pas.