Grosse colère

Classé dans : 365 petits riens | 11

Sur ma route, à trois kilomètres de distance,  ma colère est inextinguible, elle n’a pas de mot, elle est blanche, si le tir au renard est autorisé en Vaucluse, il est interdit de chasser avec sa voiture.

Je vous vois déjà offusqué, quoi mais c’est un accident, un accident ? A l’endroit où j’ai vu ces pauvres bêtes, il faut rouler à 30 km/h … ça nous laisse le temps de freiner. Donc si c’est un gosse, un chien c’est pareil ?

 

Je suis folle de rage, totalement furieuse, après le Davy Crocket débile qui a coupé la queue du renard, en un trophée grotesque.

Qu’est qu’on attend, qu’il n’y est plus jamais de faune sauvage chez nous, de tout détruire, de vivre dans un désert.

Les renards sont comme les loups, ils attaquent les animaux qui ne sont pas protégés. C’est à l’homme de protéger les moutons ou les poules. Mais nous voulons tout et sans aucun effort. Le renard ne fait plus parti des nuisibles qu’on se le dise, sauf chez nous.

Hier une horde de sangliers a traversé la route de mon mari, il lui a suffit de lever le pied et de freiner, ils ont soif, ils ont faim, après des mois de sécheresse et les incendies, alors si on roule doucement, on ne risque pas de détruire sa voiture, parce que 80 kg sur la carrosserie ça fait mal, mais un renard, c’est plus amusant.

 

 

Ce n’est pas un petit rien, merci

Classé dans : 365 petits riens | 6

J’ai vu la fumée, entre Pertuis et Cucuron, le Grand Luberon en train de prendre feu et plus j’approchais, plus je savais que c’était chez moi, Ces photos, je n’aurai jamais voulu les prendre.

J’ai éclaté en sanglot en voyant mon hameau avec  le feu derrière lui et j’ai pleuré à chaque fois que je regardais dans mon objectif,  ceci n’est pas un petit rien. C’est un témoignage, et toute ma reconnaissance envers les pilotes et les pompiers qui ont empêché que le feu passe la crête. Merci à vous, je sais que la nuit a été longue en enfer, à la tombée de la nuit, les canadairs et les dash ont arrêté leurs rotations, un hélico à pris leur place, ce matin, un odeur âcre de brulé envahi la campagne, le vent semble s’être un peu calmé mais jusqu’à quand ? il reste un peu de fumée, et moi hébétée j’attends, dans une reconnaissance absolue envers les 500 pompiers qui ont combattu, les bénévoles de CCFF de mon village et des villages voisins. Merci.

 

EnregistrerEnregistrer

Souvenirs calendaux

Classé dans : 365 petits riens | 4

dsc_0425 dsc_0427

 

Le début des festivités a commencé, la ville peu à peu se pare de lumières, comme une gamine, je déambule dans les rues, il y a si longtemps que je n’avais flâné dans cette rue avant Noël, les souvenirs m’assaillent, cette rue marchande où je regardais les vitrines, avant les fêtes, quand ma mère préparait activement Noël pour une famille des plus nombreuses, c’était hier, c’était dans une autre vie, peu de voitures, et cette ambiance si particulière, l’odeur du froid et les effluves chargées d’Orient de la porte entrouverte de la parfumerie et la chaleur des lumières, les gens affairés à acheter leurs derniers cadeaux, tous ces gens que l’on connaissait, chacun y allait de ses voeux, ces dernières recettes et des traditions apprises des anciens.  J’adorais y aller le 24 décembre, quand il manquait toujours un petit présent pour un invité surprise, encore un dernier livre, encore un dernier roman. Qu’est ce qu’il y a de changé ? Moi peut être ? Les soucis de grand qui m’assaillent, ou le monde qui a perdu ses illusions en perdant son pouvoir d’achat…. malgré mes années parisiennes, malgré les vitrines des grands magasins, magiques, grandiloquentes et ostentatoires des grandes avenues de la capitaile,  elles n’ont jamais pu rivaliser avec les vitrines de la rue Colbert. Certains magasins ne sont plus, d’autres perdurent, des nouveaux pointent leur nez et je me souviens que la Zone n’existait pas et que Super U, s’appelait Genty, c’était hier, c’était dans une autre vie, et je continue à emprisonner les lumières tant bien que mal dans mon objectif, exercice difficile, me souvenant de cette nuit du 24, si extraordinaire qu’il neigea.

 

dsc_0433 dsc_0436 dsc_0438 dsc_0440 dsc_0441 dsc_0442 dsc_0443 dsc_0446 dsc_0447 dsc_0449 dsc_0450 dsc_0454 dsc_0455 dsc_0456 dsc_0457 dsc_0459 dsc_0461 dsc_0462 dsc_0464 dsc_0468 dsc_0471 dsc_0472 dsc_0475

Pas envie de parler ce matin

Classé dans : 365 petits riens | 4

Pas envie d’écrire, pas envie d’aligner les mots, comme on aligne les grains d’un chapelet, pas envie, ni de prier, ni d’accuser et pourtant …

Juste savoir tout au fond de moi que le défaitisme, le désarroi, la peur ne servent à rien, juste savoir au fond de moi que les seules valeurs laïques ou religieuses qui existent sont le respect des autres et de la vie.

De ces lieux consacrés, de ces lieux qui n’ont été bafoués dans l’histoire que par des dégénérés exaltés par une idéologie sanglante et hégémonique,  je veux garder en moi l’espoir, un espoir ténu mais indicible, celui qui est bien réel au fond de chacun d’entre nous, celui qui fait que nous résisterons parce que c’est ancré dans nos gènes.

 

« Le jour où nous n’allumerons plus de bougies,

nous serons devenus comme eux »
Antoine Leiris
(Le journaliste Antoine Leiris a perdu sa femme, le 13 novembre au Bataclan)

 


DSC_0116-15 DSC_0124-8

 

1er avril

Classé dans : 365 petits riens | 6

 

En noir et blanc, je n’aime pas les farces du temps, je retourne sous ma couette …. on dirait qu’il va neiger, du coup je n’aime pas envie de vous dire des bétises …..

Mais c’est quand même beau, c’est incroyable, les cerisiers sont enfin en fleurs.

SI quelqu’un veut bien éclairer les lumières …..


DSC_0066 DSC_0069
DSC_0071 DSC_0074 DSC_0075 DSC_0086 DSC_0087 DSC_0093
DSC_0102

Je ne regarderai plus les pâquerettes comme avant

Classé dans : 365 petits riens | 1

 

Un ciel en colère hier soir … une grosse colère qui est aussi la mienne,

je ne regarderai plus jamais les pâquerettes comme avant …

 

Elle s’est endormie là, écrasée par un chauffard, un chauffard qui roule comme un dingue

sur cette petite route de campagne limitée à 50 km/h.

S’il était le seul ce serait une moindre peine,

mais ils sont si nombreux dans leur incivilité.

Ce n’est qu’un chat me direz vous, un jeune chat de quelques mois,

ce n’est pas une grande perte, il y en a tellement dans le coin.

Vous avez raison, ce n’est qu’un chat,  le mien, de cette espèce qui prolifère et envahie de leurs crottes vos jardins si  proprets (bordéliques en fait) .

Mais quand ce sera au tour d’un enfant de se faire écraser par un automobiliste inconscient, me direz vous la même chose ?

Je suis en colère de l’avoir trouvée morte dans un fossé, au milieu des pâquerettes.

Un chauffard qui ne prend même pas le temps de s’arrêter et de chercher le propriétaire ,

ou s’il s’arrête c’est pour jeter le chat dans un coin… j’ai cherché durant des jours.

Mes incantations les plus viles vont vers cet individu.

C’est une épidémie en ce moment, à moins que ça ne soit un jeu de poursuivre les chats en voiture.

Tuer un chat porte malheur, le savent ils ces êtres sans repentir ?

C’est vrai, je ne regarderai plus jamais les pâquerettes comme avant.

Je les regarderai comme le symbole de la connerie de l’homme,

le plus grand destructeur de la planète,

le seul être malfaisant et arrogant qui existe sur celle ci.

L’homme le seul animal avec soi disant une intelligence,

prédateur nuisible et dangereux, pourri jusqu’à la moelle par son ego, exterminateur de lui même.

 

et j’ai fait un bouquet …

juste pour oublier un instant la peine de mes enfants qui ont perdu leur animal.

Elle repose avec mes autres chats, les chats qui ont fait parti de ma vie, sous les pâquerettes.

Le paradis n’existe pas, si je ne dois y être accueillie par mes chats.

 

 

L’incivilité n’est pas un vice de l’âme, elle est l’effet de plusieurs vices, de la sotte vanité, de l’ignorance de ses devoirs, de la paresse, de la distraction, du mépris des autres, de la jalousie.

(Jean de LA BRUYÈRE, XI)