L’année du Dragon

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Dragon Mart, quand je traîne (je dis bien traîner ) la famille dans le mall de Dragon Mart, c’est la folie … Dragon Mart c’est 175 000 m2 de magasins chinois, sur 1,2 km de long, de la vaisselle, du matériel de construction, des vêtements, de l’électronique, matériel de construction, de plomberie,de jardinage, des meubles, des outils, des sacs, des bijoux fantaisie, des draps, des tapisseries … en gros du délire ….

Vendredi, elles venaient de jouer quatre match de rugby chacune, et c’étaient à celles qui tenaient le moins debout, alors je suis vite allée à l’essentiel mes mannequins et quelques perles que je ne trouve que là ….

j’ai pris quelques photos rapides …. pas assez à mon avis, mais j’étais moi aussi fatiguée, et le vendredi, le mall ne désemplit pas, bruyant et ça grouille de monde …

On est accueilli par Mouchou …. (j’ai de la culture cf Mulan enfin) … et je me laisse emporter par 175 000 m2 de mille merdiers …. avec tout ce qu’il y a de plus kitch au monde … oui oui je l’assure … un jour quand j’aurais le temps, je vous ferais le reportage kitcherie ….

Ce que j’aime le plus ce sont les faux diamants … colliers, chaussures, sacs ….


un peu de cloisonnés ….

Et les parures de folies , quelques colliers … dont je rêve, et je me demande toujours quand et comment je pourrais les mettre ;-)

Le téléphone tête de mort en Diamant c’est un grand moment je trouve …

La lanterne fait 1 m de haut ….

Bon ben voilà, promis la prochaine fois je ferais mieux ….

Belle journée à vous et bonne année du Dragon …

Si vous voulez en savoir plus sur Dragon Mart, le mall en forme de Dragon  c’est Ici

Et moi je me dépêche, il n’y a pas que la broderie dans la vie, il y a aussi toutes les tâches bassement matérielles … faut faire avec, nous sommes toutes (enfin presque) logées à la même enseigne.

From Pakistan

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Le Pakistan, on imagine souvent un pays en guerre, personne n’y voit un pays de culture et d’art …

les couturiers sont fabuleux, la haute couture élevée au rang d’art,

je vous ferais un jour un article sur la haute couture pakistanaise.

J’ai trouvé dans le « 1000 merdiers » à côté de la maison, des sacs brodés machine,

avec une machine Cornely et certainement une autre un peu plus évoluée ..

je vous avais promis le piqué libre, impossible de retrouver les photos,

mais dès que je retourne chez le tailleur, je mitraillerais. Promis

Au regard du prix de revente des sacs, je n’ose à peine imaginer le salaire des artisans …

Je m’émerveille à chaque fois … je n’y peux rien ..

et comme à chaque fois je remets mon orgueil de brodeuse à sa juste place,

celui d’une modeste aiguilleuse.

 

J’ai bien hésité à partager un court instant, à faire comme la majeure partie de ceux qui sont en mal d’inspiration, garder et ressortir légèrement différent en criant haut et fort à  la création et au copyright … mais je sais que j’aurais toujours de l’inspiration, que les idées, j’en ai une à la minute que je n’ai même pas le temps d’aller voir ce qui se passe ailleurs, et que .. et que c’était un outrage à ceux qui les avait brodés … de ne pas montrer leur travail.

Je passe un petit bonjour à tout le peuple de FB qui est passé hier sur les petits riens, plus de 700 visiteurs grâce au partage d’une dame d’Estonie. C’était comme si tout un village m’avait rendu visite, et c’est très déroutant. Je remercie également tous les fidèles, et oui il y a des hommes … tous les fidèles qui font que mes matins sont joyeux et colorés grâce à leurs petits mots. Ce matin, je n’ai pas le temps de vous répondre, ni de mettre en ligne la semaine 4 du TAST mais promis dès je reviens près d’un PC.

Il fait beau, il fait un peu frais, le soleil est au rendez vous, la mer est turquoise, le café est prêt, le pain  grille doucement dans le toasteur, le beurre est salé et la confiture vient du Liban … je vous invite ?

A demain peut être ?

 

Indian embroidery

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Après mon délire de sac Super U d’hier, un délire ciblé ;-), qui a bien failli faire un buzz sur le net  (je rassure mes lectrices, je ne vends pas de sac Super U (je le garde religieusement en souvenir de mon Luberon) …  je vous emmène ce matin, au pays de la broderie indienne, c’est ma mère qui m’a offert ses deux foulards indiens, lors d’une crise de shopping à Dubaï en 2010, j’y tiens tellement je les avais tellement bien rangés que je ne les retrouvais plus. En puis en cherchant au fond de mon placard, quelques fils à broder en couleur, ce qui sont bien  bien cachés car je ne m’en sers jamais ….  je leur ai mis la mains dessus, et je n’ai pas trouvé mes fils.

j’ai retrouvé aussi, les crochets à broderie que j’achète dès que j’en trouve un, ils sont fabriqués à la main dans un morceau d’acier ou de fer, j’avais promis de les montrer à mon amie brodeuse d’art.

Ils sont minuscules, vraiment minuscules.

Pour échelle, les bobines de coton perlé ….

Le meilleur moyen pour se sentir minable en broderie, se dire qu’on est loin de la perfection, bien loin d’être une artiste, c’est de venir ici et votre tête reprend un volume normal, et vous arrivez enfin à enfiler vos chaussettes.

Dans chaque boutique, chaque mercier, il y a un brodeur indien ou pakistanais et ses mains sont un miracle, son regard un don de dieu, il crée du merveilleux, du sublime, du divin  avec du matériel de 4 sous …, il est en vitrine, bien souvent dans des conditions de travail, bien loin des nôtres, il travaille en même temps qu’il sert ses clients et je le regarde totalement subjuguée par la maîtrise de son art …

Ce n’est pas pour rien que Lesage avait délocalisé en Inde.

 Je vous raconterais aussi, peut être demain, la fascination que j’ai de voir les tailleurs utiliser leur machine à coudre basique pour broder en piqué libre sans logiciel, sans machine à coudre à un prix indécent, mais ce sera pour demain, demain est un autre jour ….

je vous souhaite une belle journée … aujourd’hui, j’essaye de broder modestement. Ce week end, si j’ai le temps, j’irais dans un Mall Chinois pour vous prendre les photos des festivités de l’année du Tigre  Dragon.

Le vieux bateau

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Où vont mourir les vieux bateaux ?

Où vont mourir les dows ?

Face au ciel ….

Délaissés par les humains ….

Embrassés par la rouille

Erodés par  le sel et le sable …


leur voiles ne claqueront plus au vent … Ils s’écaillent et se disloquent …,

sous la mortelle étreinte du temps …

leur squelette corrompu, souillé et décharné …

Ils gardent la fierté des héros oubliés

Leurs mâts dressés en croix sur une prière dépassée

un numéro de coque, les débaptisant à jamais.

je n’aime pas les cimetières de bateaux ….. je n’aime pas voir des géants à terre.

je déteste les voir se coucher ….

comme des monstres sacrés

jusqu’à qu’ils ne deviennent  plus que poussière ….

Vision épouvantable à mon coeur de marin, tristesse immense, coeur serré, je les imagine, voiles au vent , les fantômes enguenillés de blanc des pêcheurs de perles…prêts à  appareiller pour leur ultime campagne.

et une porte se referme sur l’éternité.

Daniel m’a écrit

Nous nous somme rencontrés dans un rade mal famé des bords de la mer Rouge, tu mâchais du qat pendant que je nettoyais la kazakh que venait de m’apporter Monfreid. Nous devions embarquer à bord de l’Altair, son boutre à la fortune carrée, chargé des tapis Afchar de contrebande à refiler à quelque potentat d’Érythrée en échange des perles de nuage, comme ceux dont nous faisons nos rêves…

C’était peut être vrai dans une autre vie, un autre lieu, un autre songe, qui sait ? Et c’est vrai aussi. Mais lui,  comment savait il que deux heures avant qu’il ne m’écrive,  je prenais en photo des boutres d’un temps passé , celles des pêcheurs de perles … dans le Golfe Persique, à quelques lieues de la Mer Rouge.

Et depuis …. les notes lancinantes du vieux bateau de Claude Luter me martèlent la tête….

Bonne journée à vous.

Daniel a rejoint les dows, il tisse aujourd’hui les nuages, je garde ses quelques mots à jamais dans mes rêves. (avril 2013)

Instantanés de vitrine ….. instants volés

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Instants volés au hasard des flâneries dans un centre commercial,

(je déteste les centres commerciaux en France et ici je passe ma vie dedans ici,
je ne suis pas à un paradoxe de plus …. )

Paris Hilton qui nous accueille ….oui la Paris aux grands pieds, que certains ont croisé à Dubaï

et ça me fait rire ….Je trouve ses sacs euh …. pas très élégants …

 Un magasin de robes de princesse …. juste pour une petite Party …

j’aime les broderies de celle ci …

l’encens qui embaume tout l’étage …

Et un drôle d’embarcation d’un mètre de long ….

juste pour ranger son parfum ….

C’était vraiment quelques instants volés, des choses que je ne n’ai certainement pas l’habitude de voir dans mon petit coin du Luberon,

Ce qui est étrange c’est que je n’arrive pas à m’en lasser, je suis toujours émerveillée par la moindre dorure.

Allez aujourd’hui est une journée studieuse, il faut que j’arrive à créer, malgré les filles, l’école à la maison, les animaux et leurs poils (je suis en dépression du poil, je passe la journée un balai à la main), le ménage …. j’envie quelquefois les « Kratrices » qui n’ont que ça à penser, elles se lèvent, elles s’habillent et brodent toutes la journée… mais bon en même temps, je me dis que ça ne peut être qu’un bien pour moi…. je n’ai pas le temps de faire du nombrilisme,  ni me torturer méta-physiquement le cerveau sur le bien fondé de ma photo à la une de Paris Match et encore moins de faire de caprices puérils à me rouler par terre  du genre « maossi, maossi, maossi  … » ;-)

Allez tournée générale ce matin, et une baignoire de café pour la une.

Contraste

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Dans les gigantesques Mall de Dubaï, il y a quelquefois des moments d’éternité ….

Un café belge où l’on prend le café comme à la campagne.

où l’on découvre des confitures faites maison …

du sel de Guérande ….

et une décoration anachronique dans le marbre et les dorures …

un patchwork presque mité au mur … de lainage et de carrés pas très droits.

et dans le miroir écaillé le reflet d’une autre époque.

Il y a le typically french, avec la célèbre Brioche, pain snob et indispensable de toutes « Party » d’expatriés

A Paris en vélo on dépasse les autos …..

Pains fantaisies et étalages traditionnels de nos bonnes vieilles boulangeries françaises, préservez les au maximum, vous qui vivez en France, ça manque tant lorsqu’on est loin … mangez votre tartine ce matin en pensant à moi ….

Et puis sur le parking aérien au retour … le coucher du soleil …

au milieu du Shamal, ce vent de sable qui vous empêche de respirer … vous avez juste l’impression d’inhaler des millions de particules de verre à chaque respiration …. et en se penchant à la barrière de ce parking suspendu …

 

Une vision apocalyptique, un vision surréaliste …Dubai n’est pas Abu Dhabi, les espaces verts ne sont pas une priorité et au milieu de ce paysage lunaire …. et inquiétant …

au milieu de ce rien …. au milieu d’un désert ….

l’homme qui se répand comme un milliard de fourmis …

et tout au loin, Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde, 160 étages habitables sur 828 mètres…. la nouvelle tour de Babel, construite malgré tout … dans un pays où tout le monde se comprend.

 

Dans la bible de Jérusalem ….

Toute la terre avait une seule langue et les mêmes mots. Comme ils étaient partis de l’orient, ils trouvèrent une plaine au pays de Chmunter, et ils y habitèrent. Ils se dirent l’un à l’autre : Allons ! Faisons des briques, et cuisons-les au feu. Et la brique leur servit de pierre, et le bitume leur servit de ciment. Ils dirent encore : Allons ! Bâtissons-nous une ville et une tour dont le sommet touche au ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne soyons pas dispersés sur la face de toute la terre.

L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les fils des hommes. Et l’Éternel dit : Voici, ils forment un seul peuple et ont tous une même langue, et c’est là ce qu’ils ont entrepris ; maintenant rien ne les empêcherait de faire tout ce qu’ils auraient projeté. Allons ! descendons, et là confondons leur langage, afin qu’ils n’entendent plus la langue, les uns des autres. Et l’Éternel les dispersa loin de là sur la face de toute la terre ; et ils cessèrent de bâtir la Ville. C’est pourquoi on l’appela du nom de Babel, car c’est là que l’Éternel confondit le langage de toute la terre, et c’est de là que l’Éternel les dispersa sur la face de toute la terre.

Le café de ce matin, est tout particulièrement dédié à Michèle, Gisèle et Danielle qui je sais viennent ici, en leur demandant de bien profiter de notre boulangerie …. Je vous embrasse toutes les trois.