Collection de Cabanons

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Entre la Tour d’Aigues et Pertuis, il existe perdu dans les vignes, un petit chemin, un petit chemin qui traverse les vignes, ondule dans les champs, parsemé de cabanons. Ce chemin est mon parcours initiatique quotidien, il me prépare à affronter la réalité le matin, il me nettoie de la misère et des horreurs du monde le soir … Il est mon oxygène et mon moment de méditation. Il n’est qu’un chemin au milieu des vignes, mais il est mon chemin.  J’y scrute les premières pousses du printemps, l’hiver il se pare de brume et de gelée, quelquefois de neige pure, au printemps, les amandiers me font une haie d’honneur, les coquelicots parsèment de rouge les talus, l’automne qui s’animent de vendangeurs.  Le soir au couchant, les faucons rappellent leur ouailles en cri stridents perchés sur les toits des cabanons. Les corbeaux et les pies dans leurs habits de soirée sautillent en des valses oubliés d’une partition improbables que seuls ils entendent. J’y regarde les hommes de la terre travailler à chaque saison, il me raconte l’histoire, celle  de la grande exode des Huguenots, ce chemin est l’histoire de ma région. Le matin la Sainte Victoire m’accompagne jusqu’à mon travail, le soir c’est le Luberon, mon Luberon qui m’accueille en son giron, comme une mère accueille le retour d’un enfant. Et puis il y a les cabanons, ces mêmes cabanons, qui depuis que je suis enfant, me font rêver, des maisonnettes de contes de fées. Ces mêmes cabanons qui dans mon imaginaire reste l’histoire de ma famille, le cabanon de mon arrière grand père. Je ne sais même pas où il se trouve ni où il est, mais j’ai le souvenir de ces histoires de famille, qui racontent les piques niques rituels pour la Pentecôte, le déjeuner au cabanon, lui n’était pas dans les Huguenots, mais à Fonsange vers Sauve, pays lui aussi parpaillot dans l’histoire, cabanon où mon père jouait avec ses cousins aux guerres de religions (une partie de la famille protestante, l’autre catholique) en des luttes sans fin et fratricides.

 Je vous abandonne, mon chemin m’appelle, c’est le matin que je le préfère.

 

 

 

Enfin, les amandiers ….

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Le premier, le premier amandier du village a fleuri, je le surveille chaque année, il est le précurseur, frêle au bord du chemin, il est là. Dans son infime, le bonheur de le découvrir est immense à la fois. Je suis allée lui rendre visite pour voir s’il n’avait pas oublié, j’ai si peur quelquefois que la nature nous en veuille du mal qu’on lui fait et dans sa fragilité et sa magnificence, je le regarde.

Et puis un plus bas sur ma route, il y a le pépère, celui ci aussi fait chaque année parti des premiers, des précurseurs, il donne le départ, … lui aussi s’est auréolé de blanc … même s’il y a encore un peu de glace le matin, je sais que la belle saison est en bonne voie.

 

Ils sont de retour

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Ce matin dès que le soleil a pointé son nez, au moment où la lune commençait à se coucher, j’ai su qu’ils seraient là.

 

Mais oui c’est bien là que nous nichons dès le printemps … allez copain vient voir je te dis que c’est là ….

 

Ohh les copains, c’est là c’est bien ici, je vous attends ….

 

Mais vous êtes où ?

 

Dans l’immensité du laurier, ça chante, ca pialle, ça s’interpelle …. ça se conseille.

Ils ont retrouvé le chemin de leur nid …. j’aime quand les oiseaux retrouvent leur nid … Bon week end à vous.

Vendredi

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La période d’entre deux, la période dans la brume, celle où on avance sans trop savoir où l’on va, celle que l’on n’aime pas vivre, mais qu’il faut vivre inexorablement. Celle des décisions, des indécisions et des attentes, ce moment de la vie qui est un grand tournant, Il fait doux, la route est invisible, au détour d’un chemin, un tracteur qui avance tranquillement, et l’imagination qui prend son envol. Tiens j’ai un nouveau cerf de cuisine ;-) et j’espère que le caillou qui s’amuse dans mon rein, va gentiment se rendormir.

 

Le bouddha de plâtre

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Le matin il n’est pas rare que je découvre dans mon jardin, des objets inconnus jusqu’alors, des objets récoltés par mes voisins qu’ils m’offrent discrètement, paniers, fer forgé et autre décoration de jardin,  sachant mon bonheur de la découverte. Ce matin c’est un bouddha de plâtre qui médite sereinement sous le figuier , il m’indique le chemin à prendre pour la grande journée qui m’attends, au creux des pierres que mon voisin aussi, dépose doucement, sachant mon amour pour les pierres. Le soleil semble vouloir apparaître aujourd’hui, une tourterelle s’est posé sur le toît du colombier … éclairé par le levant … j’aime ce moment unique, qui ne durent que quelques minutes. Je vous souhaite une belle journée.

PS / Bouddha va se retrouver restauré par certainement une peinture douce, je ne sais encore, mais il va me chuchoter ses voeux.