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La boite aux lettres de la cabane du fond du jardin.
En ce moment c’est magique, il fait beau le matin et il pleut l’après midi, ça fait trois jours et ce n’est que du bonheur, pour le jardin, les grenouilles et les escargots. Je prends mon café dehors et j’écoute le monde. C’est redevenu, depuis que je peux me déplacer, mon rituel. Six heures ce matin, c’est mon moment de méditation. Très peu de promeneurs sur le chemin, un ou deux hennissements des juments qui m’interpellent (n’oublie pas notre petit déjeuner), les tourterelles, les mésanges, chaque minute est un appel à la sérénité. Il y a Tara qui épie les oiseaux, si moi, je ne les vois pas sur la table de la cabane, elle les a bien dans sa ligne de mire. Elle se la joue princesse de son royaume et pose devant ses artichauts préférés, se roule dans l’herbe à chat, et griffonne sur les troncs d’arbres, c’est une reine du land art. Et puis il y a la boite aux lettres de la cabane. Incongrue une boite aux lettres sur une cabane, vous ne trouvez pas ? Je vais vous raconter son histoire.
Cette boite aux lettres est très importante, elle est réservée aux lettres d’amour et aux invitations imprévues, elle peut servir la nuit de refuge aux fées qui ont un peu trop bu le nectar des fleurs. Elle sert de cellule de dégrisement à tous les petits improbables qui vivent dans le jardin. Le matin, je ne fais pas de bruit pour ne pas les réveiller trop tôt. Certains y dorment toute la journée, pour ne réapparaitre qu’au crépuscule.
Si vous n’avez jamais vu un korrigan, un farfadet ou une pillywiggin un peu bourrés, je vous inviterai dans mon jardin. On ne les verra certainement pas, il faut une entrainement de plusieurs décennies pour les apercevoir, moi même je n’y arrive pas, mais je sais qu’ils sont là. On les entendra, à la pleine lune, jacasser avec les grenouilles. Leur nectar préféré est celui des fleurs blanches, c’est pour cela que j’en ai planté autant. Le seringa est pour les fées lunatiques, la valériane pour les bébés elfes afin de calmer leurs maux de dents, et le sureau, vous le savez bien, comme les fleurs d’acacia, sert à faire des beignets d’un goût exquis. Ses beignets sont uniquement servis les nuits des célèbres banquets, organisés par les lutins. Lors de ces grandes célébrations de l’équinoxe de printemps, c’est la java au jardin. D’ailleurs à ce propos, il faut toujours penser à regarder la boite aux lettres s’il n’y a pas une invitation pour les festivités.
La boite aux lettres ne porte pas de nom, il est de bon ton, de replacer délicatement à l’intérieur, la lettre qui ne nous est pas destinée. C’est très mal vu d’ouvrir un courrier même par erreur, on risque des farces et autres facéties dans le jardin, un sécateur qui disparait, des graines interverties, un arrosoir bouché. On ne plaisante pas avec les données personnelles dans le jardin des imparfaits.
Je vous laisse, je crois qu’il va pleuvoir, j’ai oublié de rentrer les coussins des chaises de jardin, et je vais vérifier si les fêtards de la nuit dernière ne risquent pas d’être inondés dans la boite aux lettres, ce serait dommage de gâcher leur sommeil réparateur. Bonne fin de dimanche à tous.
PS / Dans quelques jours on déclarera ouverte la saison des nénuphars …. oui… enfin.
Les roses du grand oncle Louis
Il y a des fleurs et des arbres au jardin qui ont une histoire, le rosier de l’oncle Louis, c’était le mari de la soeur de mon grand père maternel, Marie. L’oncle Louis avait un cabanon à Saint Chamas, a quelques kilomètres de Marseille, il y cultivait ses rosiers, je ne me souviens plus très bien, je devais avoir une dizaine d’années. Dans mes souvenirs, c’était une maison posée en haut de bancaou comme on dit chez nous, le jardin était en restanques. Je garde dans ma mémoire, les pins, les cigales et les pierres sèches des murets. Lorsque l’oncle Louis est parti pour son dernier voyage, le cabanon fut vendu, et tante Marie déménagea avec son rosier qu’elle planta chez sa fille, ma voisine. la voisine de mes parents.
Bien entendu ma mère demanda quelques boutures qui devint des rosiers magnifiques et s’épanouissent auprès des autres rosiers et la timide églantine qui prend des proportions conséquentes.
Ma cousine voisine, vendit sa maison, je suis allée prendre également des boutures des rosiers de l’oncle Louis. J’ai eu raison, le nouveau voisin a décimé le jardin, en un magnifique parc à gravier et béton, très villa de la côte d’Azur, assez ostentatoire. Et moi, j’ai mes roses, mes roses anciennes, des centifolias, celles dont Chanel extrait son numéro 5. Chaque mois de mai, lorsqu’elles fleurissent et elles ne fleurissent qu’une fois, l’odeur du jardin est un enchantement, cette odeur dès que le soleil paraît et les réchauffe, mêlée à celle des fleurs de l’oranger et du citronnier vous donne une envie de créer des parfums.
Elles sont là, mes centifolias, les voici sous toutes ses coutures, les boutures d’il y a bientôt 50 ans et les miennes qui ont 5 ans. En les regardant de plus près, je me demande s’il n’y avait pas deux couleurs différentes, une plus foncée que l’autre. A moins que ce ne soit le soleil du Luberon qui fassent pâlir le plus ancien.
J’avais également envie de vous présenter mon rosier liane rose, je ne suis pas sûre qu’il soit un rosier Banks mais je le trimballe dans son petit pot de terre depuis une dizaine d’année, de maison en maison. Il manquait d’espace, là, je crois qu’il a enfin pris ses marques. Il essaye de couvrir la cabane. Même s’il y a des hivers où le froid le rend triste et peu florissant, je crois qu’il se plait bien à cet endroit.
Le ciel se couvre, des nuages noirs arrivent de la montagne, je crois qu’il va enfin pleuvoir, peut être aurai-je le temps de m’asseoir sur ma vieille chaise longue, là où les rosiers banks rose, jaune et blanc s’emmêlent inextricablement pour bouquiner mon nouveau livre.
A moins que s’il pleut vraiment, je ne range l’atelier, il en a bien besoin depuis que toutes les plantes que l’on dit d’appartement, sont en villégiature sur la terrasse. Il va bien falloir que je me remettre à créer, on est Kratrice ou on ne l’est pas.
Je vous souhaite un beau vendredi, un beau week end de mai, je me sentais un peu nostalgique ce matin. A demain peut être.
Le jardin des utopies, le livre qu’il faut avoir pour rêver son jardin (pas comme le mien)
C’est en Bretagne, plus particulièrement à Fougères que ce livre nous emmène, ce livre est une merveille, il est une ode à la terre, à la nature, au monde. Poésie, techniques, rêves, tests concluants ou pas, tout n’est qu’un appel à jardiner, à se créer un univers apaisant et serein, à se créer un jardin qui nous ressemble. Je l’ai commandé sur un coup de tête, en prenant connaissance de sa parution sur le compte instagram Le Jardin des Utopies, que je suis depuis un certain temps, car les tuteurs lit en fer forgé, les portes des étoiles en osier m’interpellaient vraiment, ce n’est pas mon genre (vous commencez à me connaitre) d’avoir une pelouse, des allées en béton et un jardin enfermé avec de jolies barrières ou des cailloux bien alignés
Après avoir fait ma commande, j’ai fait des recherches et j’ai pu ainsi regarder un reportage d’Antenne 2 sur ce jardin extraordinaire qui ne ressemble à aucun autre, je suis entrée dans l’intimité du jardin tout doucement sans faire de bruit, j’ai bien sûr obligé Monsieur à le regarder, et j’ai donc vu le reportage deux fois sans me lasser.
Ce livre est une curiosité comme aime le nommer Adrien Lagnier, l’auteur. Chaque photo, chaque dessin sont dignes des plus grands naturalistes, fenêtres ouvertes sur la liberté, sur la vie.
L’auteur se livre, livre ses souvenirs, livre ses aspirations, livre ses rêves, il nous offre sa terre et ses utopies, il partage, il essaye, il se trompe, il réussit, chacune de ses expériences nous permet de grandir et de nous rapprocher un peu plus du jardin idéal, le sien, le nôtre. Chaque échec de culture lui permet de rebondir et nous apprends à nous, qu’un échec n’en ai jamais vraiment un. Mais est ce vraiment des utopies que d’atteindre un rêve ?
Merci à l’auteur, pour cette bible qui n’est pas prête de quitter ma table de chevet et mon atelier.
Je vous laisse découvrir ce livre, qui est je le répète vraiment, un livre à avoir dans sa bibliothèque. Je le crie haut et fort, il faut l’avoir (et je ne suis ni une influenceuse, et ce n’est pas du placement de produit, qu’on se le dise, je ne suis pas payée pour ça, vous me prenez pour qui là !)
Le reportage est ICI (prévoir une demie heure de bonheur)
son Instagram c’est LA
Et son site c’est PAR LA
J’en profite pour vous glisser sournoisement quelques photos de mon potager en devenir, seuls les pommes de terre et les artichauts ressemblent à quelque chose. Monsieur a encerclé le jardin avec un filet orange d’un design d’une grande poésie (j’ai cru faire un attaque quand il a ouvert le carton), il faut le dire, pour que les poules ne puissent y aller, puisque ces demoiselles sont passé maitres dans l’art des semis sauvages quand elles ne mangent pas les graines, (j’ai retrouvé l’année dernière un plan de courgettes sous un rosier). Il est clair que le système ne fonctionne pas. Sinon comme toujours, on a des alliés de choix avec les chats et les tourterelles.
PS / Je ne remercie pas Monsieur Adrien Lagnier, l’auteur, à cause de lui demain je plante (j’essaye, enfin ma fille va planter) des patates douces.
Tara-paisée
Et le meilleur pour la fin (s’il te plait Ô grand seigneur du Meta, fait que mon mari ne voit pas ce qui se passe après) …..
feu les pommes de terre
#collectiondegrossesfessesdepoules
La chatte sur un toit brulant ou … Tara-lpiniste
Ce n’est pas un chat, c’est un boulet, c’est plutôt une chatte d’ailleurs (stérilisée et pucée comme toutes nos bestioles). Elle est la dernière arrivée, elle est la seule d’une meute de chat (9 ou 10 on ne sait plus très bien, tant ils arrivent de partout, les anciens ramenant leur copain, on mange trop bien à la cantine). Elle doit avoir un petit côté Nelly Olson car aucun chat ne veut jouer avec elle ou semble désabusé, soufflant presque de dépit lorsqu’elle apparait. Mon mari est l’humain de sa vie, elle se love, le regarde d’un air énamouré, elle se colle sur lui pour ne plus le quitter, se roulant à ses pieds, ronronnant ou chipotant sous l’air totalement courroucé des chiennes estimant qu’elle n’a aucune tenue.
Lorsque monsieur est absent de la maison, Tara ne me quitte pas, je l’ai dans les jambes du matin au soir, en cuisine, au jardin, à l’atelier. Sauf ce matin là, où elle décida d’un commun accord avec elle même de passer par un fenestron de l’étage pour se la jouer « fantasia », genre hippopotame qui fait de la danse classique sur le toit, faut être honnête elle n’est pas très douée en entrechat. Après son ballet improvisé, surveillant d’un oeil les tourterelles perchées sur le vestige de l’ancienne antenne de télévision, me la voilà, toquée d’une crise d’amnésie, ne se souvenant plus par où redescendre. Au bout d’une bonne demi-heure de miaulements de désespoir, m’interpellant dans des gémissements de Drama-Queen et des plaintes inhumaines (normal c’est un chat). Je demandais de l’aide à monsieur qui travaillait au fond du champs. N’écoutant que son esprit chevaleresque, il alla chercher une échelle et c’est au moment précis où il posa l’échelle sur le toit, que la féline retrouva la fenêtre.
Ceci est un véritable petit rien du quotidien qui aurait pu s’intituler « je voulais simplement boire mon café dans le jardin tranquille ». Mais on ne s’ennuie jamais avec les animaux, vous le savez bien.
Je voulais juste garder ce moment de fou-rire, me souvenant des mots plus ou moins châtiés de monsieur avec son échelle, et de l’air de la chatte revenant au jardin, mine de rien, pour s’improviser chatte de berger et faire circuler les poules et se camouflant sous les artichauts (Tara-rtichaut) pour attaquer la moindre coccinelle en vol.
Imparfaits
L’imperfection est dans mon jardin, comme elle est dans ma vie, les tables sont de guingois, les fleurs poussent n’importe comment. Je n’aime pas les choses neuves, j’ai besoin d’utiliser les choses jusqu’à leur désintégration totale et encore. Un vieux lampadaire rouillé m’émeut autant qu’un seau en ferraille percé. Là où vous voyez des encombrants qui devraient partir à la poubelle, moi j’y vois un objet qui raconte une histoire, une brève brèche dans le temps. Là où vous ne voyez que décrépitude, moi je ne vois que poésie. Une statue aux jambes plus ou moins bancales, des pierres amoncelées et qui ne servent à rien, un lustre qui devient perchoir à tourterelles, une chaise longue grisée par le temps qui passe. Un vieux tonneau mangé par les intempéries qui a failli faire son dernier voyage dans un feu de joie et qui finalement, vient d’avoir un sursis. Le vélo de Monsieur F. mort il y a au moins 100 ans (au moins) qui tiendra une saison de plus. Et chaque point de rouille, chaque peinture écaillée m’apportent une paix extrême celle de ce temps inexorablement qui me rattrape. La douceur des objets que l’on ne veut plus m’apporte un instant de sérénité dans mon jardin et quelquefois aussi dans ma maison. J’ai pris mon café au jardin ce matin, et j’ai écouté roucouler les tourterelles, pialler les petits oiseaux, mésanges et rouge-gorges gras comme des moines (pas très gentil pour les moines) à force de piller les graines des poules. j’ai écouté les plongeons des grenouilles à mon approche, et leurs coassements de bonheur dès un brin de soleil levé. J’aime ces imperfections qui sont aussi les miennes, celles qui font que je n’aime ni retoucher, ni filtrer mes photos, je vous montre juste ce que je vois, avec peut être un peu l’art du recadrage. Parce que le cadrage c’est la vie … enfin presque. Dans ce monde où la perfection sur les réseaux sociaux est de mise et quasiment obligatoire, j’aime mes imparfaits autant que mes improbables, parce que la vie n’est pas perfection, la vie est trop insolente pour être parfaite. Bon début de semaine à tous.
Je vous souhaite un bon lundi, les lundis de mai qui ressemblent à des dimanches, je les aime par dessus tout. Je vais nettoyer les vieilles Dame Jeanne qui vont reprendre du service
Tant qu’il y aura des grenouilles … et des hommes nus
Le jardin, le bassin reviennent à la vie, c’est le moment pour rester dehors, après il fera trop chaud. Tant qu’il y aura des grenouilles, il y aura la vie. J’aime les voir, les entendre ces grandes philosophes que je n’ose déranger dans leur mode contemplatif. Pour qu’elles puissent contempler et enrichir leur culture, je leur ai installé une statue. En ce moment, c’est la période « statues », par la force des choses. Un jour j’ai acheté une statue, une Diane je crois, ou une Vénus, bien incapable de vous dire qui elle est … et ce jour funeste, le vendeur, m’apporta trois statues, en me disant c’est compris dans le prix, je me retrouvais avec un Putti pardon un Putto joufflu servant de fontaine et …. à mon grand désespoir David, oui oui le David, celui dont j’ai été amoureuse dès mon plus jeune âge, celui de la plage du Prado à Marseille, celui de Florence …. le David de Michel Ange … Il est kitch à souhait, je ne pouvais que le mettre près du bassin, pour la contemplation des grenouilles et en le regardant mieux, alors que ça fait trois, quatre ans qu’il est enfermé le bougre, que vois-je ? David a un cache sexe, vous avez bien entendu, un cache sexe, une feuille de vigne, le cache sexe d’Adam …. je suis pantoise, mais David, mon David, il est à poil, m’enfin …. mais que vont contempler les grenouilles ?
En fait, plus je le regarde, plus je me dis que c’est laid, une statue à cet endroit là. Mais il est posé et très lourd. Tout le monde va pouvoir en profiter du cache sexe de David, surtout les touristes, oui, oui ils sont là … ils passent et repassent sur la route, on les reconnait à quoi ? Mais parce qu’ils ne disent pas bonjour, m’enfin, vous aviez oublié depuis l’année dernière.
Sinon tout va bien, les artichauts pointent leur nez, les poules se prennent pour des danseuses étoiles, « un coup la tête, un coup le cul ». Où il y a des grenouilles, il y a des chats, la nouvelle pierre posée près du bassin est devenue une pierre à chats. Et puis les Banks commencent à fleurir, tellement énormes qu’ils ont fait s’effondrer la treille.
j’ai sorti tous mes rébaladis en ferraille , et finalement avec des pots de fleurs dedans ce n’est pas si moche que ça. Victoire devient folle, je suis devenue donneuse d’ordre, mets ce pot là, non retire le, mets la statue à la place, déplace moi ça, va me chercher ce pot … je me sens chef … j’en profite ça ne devrait pas durer longtemps, je n’insiste pas pour déplacer David, je vais me le prendre sur la tête.
Une journée au jardin s’achève avec une terrible question … doit on se débarrasser de David ?
A l’heure où blanchit la campagne.
Réveil à 6h30, je ressemble à Robocop non huilé. J’avale un café, un paracétamol et décide d’un commun accord avec moi même, de prendre ma canne et d’aller au fond du champ fumer une cigarette (je me suis mis dans la tête que si je ne bougeais pas j’allais finir paralysée sur un fauteuil roulant et ça ….. jamais) le départ est laborieux cette p….. de cheville qui me fait mal, toujours et encore et tous les autres os du corps aussi par association, moins tu bouges, moins tu bougeras, dit celle qui vient de passer 11 mois sur son canapé.
Je rencontre un voisin, on tape la causette (à 6h30) il va jeter ses poubelles. Je vois avec effroi, qu’on m’a chipé les palettes de figuiers de Barbarie, qu’un autre voisin avait déposé pour moi comme boutures, j’ai retrouvé deux trognons. Je te jures même les plantes on te subtilise, franchement je suis énervée.
Le retour est aussi laborieux que le départ (le champs fait 150 mètres, ce n’est pas non plus le marathon). Et là un bruit effrayant, totalement effrayant, les juments s’affolent, les chiennes commencent à aboyer, et rentrent en trombe à la maison (oui oui j’ai des chiennes ultra courageuses). Et là …. deux montgolfières qui cherchent à se poser, le ciel est bas, très plombé. Je suis inquiète, je vois qu’ils cherchent un endroit pour atterrir, je les vois repérer un champ qui est derrière, et puis chez nous, ils voient les chevaux et s’éloignent de plus en plus bas. Ils passent très près des poteaux éléctriques et des toits de maisons. Finalement Morgan sort en trombe de la salle de bain. Il a entendu le bruit du moteur à gaz. Il court s’habiller, prends la voiture et les suit.
Ils ont été obligés d’atterrir à cause de l’orage qui vient de s’abattre sur nous. Ils vont bien, tout le monde va bien. Je suis trempée, je prends un café et je vous écris ce petit rien parce que si ça ce n’est pas un petit rien de la vie, qu’est ce un petit rien ?
Qui a dit que la vie à la campagne était monotone … m’enfin. Ma vie est pleine de rebondissements (ou presque).
Bon dimanche à vous tous, ici pluvieux … et j’avoue, je vous le dis, je le crie avec un soupir de soulagement …. enfin.
Hors du temps
J’ai eu l’autorisation de m’absenter pour trois jours, une demande et quelques paperasses après, j’ai pu partir. Il y a plus de 11 mois que je suis bloquée chez moi, et il faut avouer que ma santé mentale commençait à en prendre un sacré coup. Mon époux a conduit. Et j’ai mis plus de temps que la moyenne pour vivre normalement (ou presque) escaliers et tout ce qui vous semble facile à faire, beaucoup plus de temps.
C’est ma famille, que j’ai rejointe, ma famille de coeur, celle que nous avons formée au fil des ans, 31 ans pour Madame, 25 ans pour Monsieur, ils ont toujours fait partie de ma vie. Je les aime, mais je ne le savais pas, je ne savais pas à quel point je tenais à eux. Les années filent à toute vitesse, on a eu nos enfants, nos soucis, nos peines et nos joies, nos reconversions professionnelles, on s’appelle quelquefois, on passe se voir trop rarement, on est muté d’un côté ou de l’autre. Mais là c’était magique. L’endroit est magique, la fête était magique, vous n’aurez pas de photos de la fête parce que ça m’appartient et ça leur appartient.
Les pirates avaient envahi la campagne, une cinquantaine de pirates tous plus beaux, les uns que les autres, des pirates que j’avais connu pour certains avec d’autres galons, dans une vie antérieure, se retrouver, se rencontrer, se connaître, se reconnaître, rire et pleurer, partager et surtout s’aimer. Ce fût une merveilleuse parenthèse dans la vie quotidienne, dans ma vie quotidienne, dans notre vie à tous, je pense.
Le ciel nous a fait des cadeaux magnifiques, pour le remercier, un feu d’artifice a été tiré et pour fêter la reine du jour.
C’était il y a quatre jours, c’était hier, c’était il y a une éternité, mais chaque instant, chaque détail est gravé dans ma mémoire, dans cette boîte à souvenirs qu’est notre cœur.
Merci à vous, merci pour cette bulle hors du temps. Je vous invite à découvrir un peu de ce monde, un peu de leur monde, son monde à elle, son monde à lui, leur campagne chérie où je suis sûre que les elfes et les korrigans vivent, se cousent des robes de fil d’arc-en-ciel et s’abreuvent aux fontaines d’une eau claire et limpide.
( et les pirates à d’autres fontaines 🤭)