Je vous souhaitais une Bonne Année.
Bonjour le monde, bonjour mon monde, je venais vous souhaiter une bonne année, et une santé de fer, parce qu’on en a bien besoin, et en même temps je me débats avec un foule de questions dans ma tête.
Je suis en pleine phase de réflexion, à quoi ça sert tout ça ? Les blogs, les réseaux sociaux ? Pour vendre, pour se vendre, pour faire vendre les autres, pour étaler, pour s’étaler, pour montrer que nous aussi ? Franchement, je ne sais pas, je ne sais vraiment pas.
Je suis un peu moqueuse, c’est dans ma nature, et je suis sûre que plein de gens se moquent de moi et ça a le mérite de me faire rire.
Vous souvenez vous de ces soirées interminables chez les amis des parents, où ils nous passaient sur écran de toile, les diapo de leurs vacances, il y avait Jeanine (Miss parfaite) sur la plage, Henri (Mister jambon) en pleine action et sa glace à la main sur les hauteurs d’Ajaccio, il y avait les morveux en maillot de bain qui tiraient la langue et leur bouée canard, ils ont bien failli se noyer et on ne les avait pas surveillés (Madame Casse Burne devant l’écran). Leur chien Oscar le caniche et sa nouvelle coupe tendance. Et puis les photos de leur maison de campagne rustique, car c’était à la mode le rustique, même qu’ils en parlaient tout le temps dans Femina (le vrai, pas celui de la Provence), la cheminée, le feu, le ski et la montagne et les recettes de cusine (Madame Déco). C’était chiant, mais chiant à mourir, et s’en n’en finissait pas, les plateaux de coquillage, les spécialités locales, les vues de la mer ou des montagnes, à perte de vue, à en avoir la nausée et ils racontaient leur vie, toute leur vie, leur vie de A à Z, les soucis de santé de Mamy Fernande, le cor au pied de Jules, même les hémorroïdes de tante Jeanne y passaient, et Monsieur Janvier qui était bien malade (stade terminal), on est pudique durant les soirées diapo).
Des soirées suicide collectif.
Et ben, on doit être encore un peu maso, on n’en a pas eu assez quand on était petit, parce qu’en 2023, on remet ça et sans les biscuits d’apéritif, on le fait tous les jours sur Instagram ou facebook, ou tiktok (oui oui je suis sur tiktok) …. en plus comme les photos et les films ne coutent plus rien, (rappelez vous, ça coutait un bras et même un rein, le développement des 36 diapos chez Kodak à l’époque sans parler du tirage des 72), aujourd’hui, elles déferlent par centaine sur nos écrans et ben maintenant on a Miss Casse Burne qui racontent sa vie et se noit dans un verre d’eau et qui te gonfle avec ses mouflets. On a Madame Parfaite ou tout est nickel même le cul de la poubelle et qui ne rate jamais un gâteau, on a Miss moi, mon nombril et mes fesses, qui pose sous toutes les coutures, on connait même l’emplacement de son grain de beauté sur le sein gauche, Miss Déco, qui pense très sincèrement être une influenceuse, elle est la papesse de l’influence, tous les autres ne sont que menu fretin ringard et has been, elle te sort des trucs du siècle dernier pour pour dire « regardez je l’avais fait avant, moi ».Et enfin, on côtoie Damoiselle Ouvrages de Dames, et là c’est du sérieux, tu en prends toute les deux heures, du « mon encours », « mon pas tout à fait fini », « mon terminé », « mes fils récoltés sur le dos d’un lama albinos élevé au gingembre et teint à la fleur d’artichaut », « mon ciseaux », « mes aiguilles », et « mes pelotes de laines très chères que vous trouverez sur mon site internet ». Tu peux également y rencontrer Fraulein Doctor la professeure de conseil en tout genre, coach de ta vie, diseuse de bonne aventure et bijoutière végan à ses heures, mais honnêtement celle là, je l’évite. Tu connais tellement leur vie, que si tu étais un service secret étranger, tu as tous les renseignements dont tu as besoin, pas besoin d’écrire leur bio et leur vie, pas besoin de faire des enquêtes, ton boulot est mâché.
Mais êtes vous au courant que maintenant, Oh ! Grand Miracle, on peut s’échapper direct sans être obligée de leur faire la bise et de leur dire au revoir, on peut disparaitre en douce rien qu’en cliquant sur sa souris, et ne jamais revenir et ça, ça n’a pas de prix.
Et on peut même étaler les siennes de photos, juste pour se la jouer « Miss comme tout le monde ». Ce que je fais joyeusement tous les jours ou presque, parce que j’aime ça épingler une photo dans l’immensité de la toile, qu’une cinquantaine de personne verra, et oubliera dans les 5 minutes qui suivent… ou n’oubliera pas.
Puis il y a la TENDANCE, la tendance est un joli mot employé par les créateurs en mal de création pour ne pas employer le mot plagiat. Quand une personne fait une merde, vingt cinq milles merdes apparaissent en même temps sur nos écrans et dans tous les domaines. Le premier est un lanceur de merde et les autres sont en manque de personnalité, avides aux sesterces (puisque ça a l’air de fonctionner, je fais aussi) ce ne sont que de médiocres suiveurs. S’ils étaient des tueurs en série, ils seraient des « copycat » . Mandieu, peut être que finalement tous les créateurs sont des psychopathes. Je suis psychopathe ….. mais suis je créatrice ?
Je pense qu’une psychanalyse s’impose, oui oui pour moi aussi, je suis une créatice, enfin j’essaye. Je vais me faire psychanalyser c’est gratuit et tendance.
PS : ça ne donne même plus envie de créer on a l’impression d’avoir fait le tour de tout.
j’ai vraiment l’impression d’avoir fait le tour de tout. Mais ce n’est peut être qu’une impression, mais elle se diffuse comme la gangrène d’un trop vu, trop souvent. Quelquefois je relis les petits riens, plus de 10 ans que je les écris et je me dis, tu as fait tout ça. Et oui on tourne en rond, je tourne en rond, on y revient, la valse éternelle de la vie, celle qui nous fait penser que finalement, un petit rien, c’est pour s’émerveiller soi, pas les autres. Quel interêt ai-je à vous montrer une infime poussière de lumière dans le mimosa de mon jardin ? Vous avez la même lumière chez vous. Dois je vous apprendre à la voir ?
Je vous embrasse très fort, vous m’avez manqué, les poules vont bien et sont toujours libres, le jardin est toujours cristallisé par la gel, les oiseaux chantent et moi je …. boite encore et je fais ce dont j’ai envie enfin presque. Dites moi avec la crise d’égo et existentielle que je viens de prendre si je dois continuer ou pas. Merci d’avoir lu jusque là avec Insta et les autres, on ne lit plus beaucoup très longtemps.
PPS : très difficile de revenir, mais ça m’a fait plaisir.
mes poules
mon bois
mes oliviers
mes premières violettes
mes bébés tortues qui ne peuvent pas hiberner
mon mimosa
ma galette des rois que j’ai fait moi
mes jacinthes pour illuminer le gris du mois de janvier et mon buffet que j’ai peint moi
mon gâteau au thé matcha que j’ai fait toute seule et qui n’est pas vraiment vert.